Maroc- Espagne : Quel est ce "grand geste" attendu par Rabat?

Maroc- Espagne : Quel est ce "grand geste" attendu par Rabat?

De la crise entre les deux voisins, Rabat attend d'abord un "grand geste" de Madrid avant de rétablir les relations diplomatiques.

C'est ce que rapporte le quotidien espagnol ABC. La crise diplomatique entre les deux pays a culminé à la mi-mai après l'opération massive de migration illégale dans l'enclave espagnole de Ceuta en Afrique du Nord où des milliers de Marocains et de migrants subsahariens ont réussi à atteindre le territoire espagnol depuis le Maroc. Cette crise est intervenue après l'accueil espagnol du leader séparatiste du Polisario, Brahim Ghali.

Depuis, deux contacts ont eu lieu entre le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita et son homologue espagnol José Manuel Albares. Le premier entretien téléphonique a eu lieu en septembre et le second a eu lieu fin novembre lorsque Bourita s'est excusé de ne pas avoir assisté au Forum méditerranéen (UPM) qui s'est tenu à Barcelone le 29 novembre.

Selon le journal, Rabat a évité une rencontre physique entre les deux hauts diplomates, anticipant le "grand geste" de Madrid qui devrait donner le feu vert pour rétablir les relations.

"Pour avoir une amitié renouvelée et un véritable nouveau départ, le Maroc a besoin de l'Espagne. Il doit mettre le 'pays partenaire stratégique et amical' au-dessus des autres", a déclaré une source diplomatique à ABC.

Cependant, on ne sait pas exactement ce que l'on entend par ce "grand geste" mais selon le journal espagnol, Rabat et Madrid négocient un accord de réconciliation "dans la plus grande discrétion" depuis des mois.

"Il n'y a toujours pas d'accord entre les délégations désignées par les deux pays, qui sont engagés dans une impasse pour éviter de dépasser les lignes rouges fixées par les pays voisins lorsqu'ils ont décidé de reprendre les communications.", cite ABC. Chaque fois que le gouvernement est interrogé sur la question, la réponse est la même : « C'est un sujet sensible ».

Au centre des négociations se trouve la position espagnole sur la question du Sahara, soupçonne le journal. Les attentes du Maroc n'ont pas été satisfaites pour un certain nombre de raisons, dont la question de la légalité internationale que le tribunal de l'UE a rappelé il y a un mois : « Le Sahara occidental est un territoire non autonome pour l'ONU et la souveraineté et le statut final de ce territoire n'ont pas été résolu".

De plus, l'Espagne ne peut reconnaître la souveraineté du territoire contesté à l'un des demandeurs : « Il serait très risqué de créer un précédent qui pourrait être transféré à d'autres territoires ».

 

Mouhamet Ndiongue

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