La coopération régionale occupe une place prépondérante dans la stratégie énergétique

La coopération régionale occupe une place prépondérante dans la stratégie énergétique

La coopération régionale occupe une place prépondérante dans la stratégie énergétique adoptée par le Royaume, a souligné, mardi à Marrakech, la ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali.

« Au Maroc, la coopération régionale occupe une place prépondérante en renforçant les piliers de notre stratégie énergétique. Nous nous efforçons donc de promouvoir l’efficacité énergétique à l’échelle régionale », a relevé la ministre dans une allocution en visioconférence à la deuxième édition du MeetMED Week.

Dans ce sens, Mme Benali a expliqué que le troisième pilier de la stratégie énergétique, qui repose sur l’intégration et la coopération avec le marché international, « revêt une importance capitale dans le renforcement des liens entre toutes les agences de gestion de l’énergie des rives est et sud de la Méditerranée ».

« À l’instar des projets MeetMED, notre objectif est d’harmoniser les stratégies et les politiques d’efficacité énergétique pour les bâtiments et les appareils ménagers dans l’ensemble de la région », a affirmé la ministre, faisant savoir que cette rencontre constitue « une excellente occasion de consolider les liens de coopération régionale entre les pays des rives est et sud de la Méditerranée et de souligner l’importance de l’efficacité énergétique dans une politique énergétique solide et durable ».

La ministre a, par ailleurs, indiqué que l’année 2022 restera dans l’histoire comme une période de profonds changements et de révolutions sur les marchés de l’énergie, les consommateurs et les décideurs politiques ayant privilégié la sécurité à court terme au détriment de la durabilité.

« Le court terme et le long terme sont de plus en plus interconnectés, et les gouvernements doivent maintenir les objectifs de zéro émission nette d’ici 30 ans, tout en aidant leurs populations à subvenir à leurs besoins quotidiens », a-t-elle affirmé.

Dans ce contexte, la ministre a indiqué que plusieurs pays, dont le Maroc, ont pris des mesures d’adaptation allant de campagnes de sensibilisation du grand public à des expériences de sobriété et d’efficacité énergétique. « Le Royaume du Maroc s’est engagé dans une politique nationale de transition énergétique en faveur d’un développement durable, plaçant naturellement cette question au cœur de ses politiques publiques », s’est-elle félicitée.

« Sous la conduite de Sa Majesté le Roi, nous avons renforcé la sécurité, la durabilité et la flexibilité de notre système énergétique en nous appuyant sur les trois piliers de notre stratégie énergétique. Nous avons favorisé l’utilisation croissante des énergies renouvelables, renforcé l’intégration avec les marchés mondiaux et amélioré de manière intégrée l’efficacité énergétique », a souligné Mme Benali.

Rappelant que le Maroc a procédé, l’année dernière, à la mise à jour du cadre juridique en libéralisant l’autoconsommation, la ministre a relevé que chacun peut désormais avoir accès aux énergies renouvelables afin de bénéficier d’une électricité à moindre coût, de contrôler sa consommation d’énergie et de réduire ses factures.

Elle a indiqué que le Royaume a également amélioré la loi sur les énergies renouvelables pour les projets d’utilité publique en imposant plus de transparence, une meilleure gouvernance et un processus administratif plus efficace et standardisé pour l’obtention des autorisations et permis nécessaires…, ajoutant que le Maroc a introduit pour la première fois dans la région le concept de certificats verts, une initiative qui favorise la promotion et l’utilisation des énergies renouvelables.

« Notre deuxième pilier vise à réduire les factures d’énergie pour les citoyens, les résidents au Maroc, et pour l’ensemble du pays », a-t-elle expliqué, ajoutant que l’objectif est d’encourager les économies d’énergie en mettant en place un certain nombre de mesures qui présentent un potentiel d’économies significatif, des périodes d’amortissement très courtes et dont l’impact pourrait être très bénéfique sur la création d’emplois et la valeur ajoutée à l’économie.

Dans ce sens, elle a relevé que l’importance de l’efficacité énergétique est soulignée dans le cadre réglementaire. « Nous disposons de décrets régissant les règles de construction, qui fixent les règles de performance énergétique des bâtiments, ainsi que d’audits énergétiques obligatoires fixant des normes minimales de performance énergétique », a-t-elle noté, faisant remarquer que des efforts ont été consentis pour encourager le développement de sociétés de services énergétiques, ce qui permet de diversifier les sources de financement des projets.

Et d’ajouter que les secteurs des transports, des bâtiments, de l’industrie, de l’éclairage public et de l’agriculture présentent un potentiel d’économies d’énergie très élevé.

« Une mise en œuvre efficace de ces mesures d’efficacité énergétique pourrait permettre d’économiser jusqu’à 20 % de notre consommation totale d’énergie d’ici 2030, et je suis convaincue que ce chiffre sous-estime notre réel potentiel », a-t-elle souligné.

Organisé par l’Association méditerranéenne des agences nationales pour la maîtrise de l’énergie (MEDENER), le Centre régional pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique (RCREEE) et l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE), cet événement de trois jours s’inscrit dans le cadre du projet Mitigation Enabling Energy Transition in the Mediterranean région (meetMED), qui vise à renforcer la mise en œuvre des mesures d’efficacité énergétique et à améliorer le bouquet énergétique des pays bénéficiaires en se concentrant sur le secteur du bâtiment par le biais d’une approche multi échelle, multipartenaires et inclusive aux niveaux local et régional, favorisant ainsi la coopération régionale.

MeetMED Week a pour objectif de contribuer à la création de contextes socio-économiques plus stables, plus efficaces, plus compétitifs et plus résistants au climat dans les pays ciblés, et de constituer également une réelle opportunité pour le développement économique de mettre en relief les atouts et potentialités du Maroc à même de renforcer l’attractivité et la compétitivité des écosystèmes publics et privés.

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