L'INRA dévoile de nouvelles variétés de riz
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- 11 octobre 2023 - 10:00 --
- Maroc
L'Institut national de la recherche agronomique (INRA) a dévoilé, mardi à la commune rurale Sidi Al Kamel (Province de Sidi Kacem), de nouvelles variétés de riz prometteuses ainsi que l'introduction de l’irrigation localisée en riziculture.
Lors d’une journée d’information, organisée à la station expérimentale de Sidi Al Kamel (environ 130 km de Rabat), l’INRA a informé les agriculteurs et ses partenaires régionaux des résultats de développement de nouvelles variétés de riz prometteuses, capables d’apporter une valeur ajoutée à cette filière.
Cette journée a aussi permis de révéler les résultats des essais de l’introduction de la technique d’irrigation localisée en riziculture, en partenariat avec une société spécialisée dans cette technique, afin d’économiser l’eau d’irrigation et d’améliorer l’efficience de son utilisation.
La rencontre a également pour objectif de mettre en évidence l’importance sociale et économique de la culture du riz, et de passer en revue l’ensemble des mesures prises dans le cadre du Plan Maroc Vert et de la Stratégie Green Generation (SGG), ayant permis d’organiser la riziculture, d’assurer un revenu stable à 2.500 agriculteurs et de créer environ 1,5 million de journées de travail par an.
A cette occasion, le chef par intérim de la division de développement agricole à l’Office régional de mise en valeur agricole du Gharb, Aziz Lamghari, s’est arrêté sur le développement qu’a connu la filière du riz depuis sa création dans la région du Gharb dans les années 1940, ajoutant que les efforts actuels portent désormais sur la poursuite de ce processus de développement afin qu’il se répercute aussi bien sur le producteur que sur le consommateur.
Dans une allocution de circonstance, il a noté que cette filière est considérée comme l’une des plus importantes dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, précisant qu’elle contribue à hauteur de 87% à la production nationale et permet de couvrir 75% des besoins internes.
Le département de tutelle a approuvé des mesures importantes et pratiques compte tenu de la grande importance de cette filière, a-t-il dit, avant de révéler que l’ambition est de porter les superficies cultivées en riz à 10.000 hectares pour une production de 90.000 tonnes.
Il s’agit d’une filière d’une grande importance socio-économique qui bénéficie à environ 25.000 familles, a-t-il ajouté, en passant en revue les avantages de la production de riz et ses retombées positives sur l’activité agricole en général.
De son côté, le président de l’Union nationale des producteurs de riz, Driss Lamcharek, s’est arrêté sur l’évolution qu’a connue la production rizicole dans la région, depuis son introduction dans les régions du Gharb et de Beni-Hssen, précisant que le rendement élevé de la filière rizicole dans ces régions « est dû aux conditions climatiques et à la qualité des sols exempts de pollution ».
Lamcharek, qui occupe également le poste de 2è vice-président de la Fédération nationale interprofessionnelle du riz (FNIR), a par ailleurs rappelé le soutien apporté à cette filière par l’État, notamment dans le cadre du Plan Maroc Vert et la SGG, tel que l’octroi d’engrais aux producteurs.
Quant au président du Centre régional de recherche agricole de Kénitra, Hassan Benaouda, il a indiqué que cette journée de sensibilisation a été organisée avec des partenaires spécialisés pour examiner certaines questions liées à l’introduction de trois variétés de riz par l’INRA.
Dans une déclaration à la MAP, il a expliqué que ces variétés qui se distinguent par leur adaptation à la région et leur capacité à augmenter la production, peuvent s’adapter aux changements climatiques survenus lors des dernières années, notamment la rareté de l’eau.
Selon lui, l’adoption d’une technologie d’irrigation localisée vise à réaliser une économie d’eau de 70%. Pour sa part, Salah Moutiî, directeur général d’une entreprise spécialisée dans les techniques d’irrigation localisée, a souligné que la participation à cet événement est l’aboutissement de trois mois de travail et d’expérimentations menés en partenariat avec l’INRA.
Dans une déclaration similaire, il a expliqué que le rôle de sa société vise à doter l’agriculteur marocain des dernières évolutions technologiques dans le domaine de la culture du riz à travers la technologie d’irrigation localisée, soulignant qu’il s’agit d’une question liée à une chaîne agricole d’importance stratégique. De même, il a indiqué que sa société a accumulé vingt ans de travail dans le domaine de la production de riz, précisant que l’année prochaine verra la mise en place d’un ambitieux programme de développement des méthodes d’irrigation en partenariat avec l’INRA.
La filière rizicole nationale revêt une importance socio-économique non négligeable. Elle a connu des performances remarquables ces dernières années grâce à une série de mesures prises dans le cadre du Plan Maroc Vert. Ces mesures ont permis l’organisation de la filière tout en générant un revenu stable à 2.500 agriculteurs avec la création d’environ 1,5 million de journées de travail par an dont 87% en amont et 13% en aval.
Sur le plan technique, la culture du riz a connu une dynamique remarquable permettant à la production nationale de couvrir plus de 72% des besoins de la consommation interne. Ainsi, la région du Gharb contribue à hauteur de 75% dans la production nationale.
Cette production a connu une amélioration significative qui a atteint 46.800 tonnes en 2022 sur une superficie de 5.988 ha, alors que le rendement moyen enregistré en 2022 est de 8 T/ha dans le Gharb et 6,8 T/ha à Larache avec des pics de 11 T/ha dans certaines exploitations.
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