L’Institut CDG et le pari de la réussite du digital dans l’éducation

L’Institut CDG et le pari de la réussite du digital dans l’éducation

Que faire et comment faire pour réussir le grand saut de l’éducation nationale dans le digital ? C’est la question à laquelle un webinaire organisé le 10 novembre par la CDG a tenté de répondre, avec plusieurs panélistes engagés sur le front digital. L’entrepreneur fondateur de Manhaj.ma Ismaïl Boukili, Mounir Ghogho, enseignant en IA, Maha Gmira, expert dans le digital et l’IA et Ilham Laâziz, directrice du programme GENIE au ministère de l’éducation se sont donc réunis pour discuter de cette problématique et en dégager les grandes tendances.

La digitalisation, c’est repenser fondamentalement et complètement l’éducation, pour la rendre disponible partout et à tout le monde. Les quatre murs que sont le tableau, l’accès, la distance et les zones enclavées seront réglés grâce à la digitalisation, qui est une approche politique globale, une remise à plat de l’approche pédagogique. La digitalisation, c’est l’école autrement, c’est une approche holistique, une révolution de l’enseignement, de l’unité même du temps et de l’espace.

Le numérique est incontournable et rien ne peut être conçu en éducation aujourd’hui sans le numérique et l’école doit être en avant-garde ; il faut promouvoir l’enthousiasme chez les enfants et le désir d’apprendre. Le digital est le premier socle à installer, mais il ne devrait pas être vu comme un outil seulement, mais aussi un apprentissage. Le numérique peut jouer le rôle d’accélérateur de la réforme, il est donc une belle opportunité pour les élèves et les professeurs, en classe et en dehors de la classe.

L’enseignant doit être au cœur du processus car même pour les élèves très bien équipés, s’il n’y a pas d’enseignant, cela ne servira pas à grand-chose. L’enseignant doit assurer le lien avec l’apprenant mais aussi pour l’aider à devenir un adulte, un citoyen. Et pour la transformation du système de l’éducation et de l’enseignement supérieur à l’aune de l’IA, et surtout générative, il faut une approche systémique articulée autour de trois éléments :  L’apprenant, l’éducateur et l’écosystème (parents, administration…). Mais pour cela, il faut la motivation car sans elle, pas d’engagement et donc pas d’apprentissage. Or, il y a deux formes de motivation : la motivation intrinsèque qui émane de l’intérieur de l’individu, qui va dans le sens du plaisir d’apprendre, et la motivation extrinsèque, que sont les notes, les sanctions, les pressions sociales… il ne faut pas occulter le rôle crucial de l’enseignant dans la motivation, en utilisant son intelligence émotionnelle, et en cela, la machine ne peut pas rivaliser avec l’humain dans le fait d’inculquer la motivation. Pour avoir une renaissance de l’éducation au Maroc, il faut donc motiver la motivation intrinsèque. La formation des jeunes enseignants est donc essentielle et primordiale.

L’IA est importante, cruciale, pour l’apprentissage de toutes les disciplines., mais l’enseignant est tout aussi important car, comme disait un écrivain anglais, « un enseignant qui peut être remplacé par une machine devrait l’être » ! En effet, les enseignants ne sont pas seulement fournisseurs de savoir et d’information mais catalyseurs pour les processus sociaux, professionnels et humains.

Pour les années, à venir, le Maroc devrait profiter de ce qui a été construit pour toucher tous les apprenants. Il faut travailler mutuellement et mettre toute l’énergie pour avancer et faire avancer le pays, et l’Etat a un grand rôle à jouer dans cette ambition. La dynamique entrepreneuriale reste aussi cruciale.

 

 

 

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