L’idée d’une force régionale antiterroriste arabe fait son chemin

L’idée d’une force régionale antiterroriste arabe fait son chemin

Nous le disions la semaine dernière, la Ligue arabe appelle à la création d’une force régionale antiterroriste, face aux périls croissants d’al-Qaïda et de l’organisation dite « Etat islamique ». L’initiative avait été prise par le président égyptien, Abdelfattah al-Sissi, militaire de formation et ancien des services de renseignements à l’ère du président déchu Hosni Moubarak. Il avait activé une résolution poussiéreuse de la Ligue arabe, qui n’avait jamais été effective.

L’organisation de l’autoproclamé calife Abu Bakr al-Baghdadi, dite Daech, avait lancé une offensive éclair en juin dernier et s’était emparée de vastes territoires en Irak et en Syrie. Des groupes terroristes en Algérie, en Egypte et en Libye lui ont depuis prêté allégeance et vendredi dernier, le groupe nigérian Boko Haram a déclaré aussi se ranger sous sa bannière.

Une coalition internationale conduite par les Etats-Unis, mais assez hétéroclite, combat depuis plusieurs mois et depuis les airs le groupe Daech, mais les résultats de ces frappes restent peu probants. Jusqu’à aujourd’hui, les extrémistes d’al-Baghdadi accusent le coup de ces bombardements mais poursuivent leurs exactions et leurs massacres sur les terrains en leur possession.

Face au danger croissant de ces organisations terroristes, en Mésopotamie, au Sahel et en Afrique du Nord, il est devenu urgent de mettre sur pied une force régionale terrestre qui irait porter le fer et le feu sur les territoires occupés par Daech. Et c’est là qu’intervient l’idée d’al-Sissi, reprise par le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil el Arabi, qui a jugé qu'il fallait examiner d'urgence la création d'une force multinationale capable d'intervenir rapidement contre les groupes terroristes, de participer à des missions de maintien de la paix et de sécuriser des opérations humanitaires.

L’organisation panarabe tiendra son sommet annuel des chefs d'Etat et de gouvernement les 28 et 29 mars à Charm el Cheikh, en Egypte. L’initiative d’une force terrestre régionale devra figurer parmi les priorités de l’ordre du jour, et il faut espérer qu’elle ne fera pas, encore une fois, l’objet de discussions stériles et qu’elle ne restera pas prisonnière des clivages qui fragilisent le front arabe.

L'Arabie saoudite, le Qatar, Bahreïn et la Jordanie soutiennent ou participent à la coalition menée par les Etats-Unis, et le Maroc participait sous commandement émirati à cette coalition. Mais suite à l’assassinat sauvage du pilote jordanien, brûlé vif en février par « l’Etat islamique »,  et en l’absence de communication militaire fiable, il semblerait que l’action de ces pays se soit ralentie.

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