Le Conseil de l’Europe conteste l’attribution du Mondial 2022 au Qatar, et demande un autre vote
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- 27 avril 2015 --
- Sport
Le vote en faveur du Qatar, en 2010, a été « profondément vicié » par des achats de voix, selon le Conseil de l’Europe qui demande à la FIFA de lancer une nouvelle procédure. La procédure a été si « profondément entachée d’illégalité », ont déclaré les parlementaires européens, qu’il faudrait procéder à un nouveau vote en appliquant des dispositions plus équitables.
Le versement par le vice-président qatari de la FIFA Mohamed bin Hammam de « sommes d’argent considérables » à plus de 30 hauts représentants du football africain ou à ses associations nationales – selon les révélations du journal britannique Sunday Times –, a assuré au Qatar les votes des représentants de la Confédération africaine de football (CAF), lors d’une réunion clé le 2 décembre 2010, a indiqué l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe dans un récent rapport.
L’auteur du rapport, le Britannique Michael Connarty, a indiqué qu’il avait pu examiner les documents obtenus par le Sunday Times dans le détail et que les preuves de versements illégaux étaient manifestes. « Face à l’action structurée d’une telle ampleur et aux sommes en jeu, il ne peut y avoir aucun doute quant à un lien direct entre ces irrégularités flagrantes et l’issue du vote », a-t-il estimé.
Un livre accable le Qatar et Sepp Blatter
Par ailleurs, deux journalistes britanniques jettent un pavé dans la mare à un mois du congrès de la FIFA à Zurich. Dans Ugly Game, leur livre paru jeudi 23 avril, ils expliquent que l’attribution de la Coupe du monde de football 2022 résulte d’un accord entre Mohamed Bin Hammam, le milliardaire qatari, et Sepp Blatter, le président de la FIFA.
Le premier a soutenu le second en 1998 et 2002 pour son élection et le second a voulu renvoyer l’ascenseur au premier, et il l’a fait. L’accord a pris forme le 11 février 2008 lors d’un dîner à Doha au Qatar en présence de l’émir. Sepp Blatter a proposé à son hôte d’organiser la Coupe du monde dans son pays. Un porte-parole de la FIFA a déclaré au Tages-Anzeiger que les propos de Sepp Blatter au 11 février 2008 ne sont pas corrects que la rencontre de mai 2011 (lors de laquelle Blatter a convaincu Bin Hammam de retirer sa candidature à la présidence de la FIFA) n’a jamais eu lieu.
Une Coupe du Monde contre une présidence, quoi…
Malgré ce démenti, les deux journalistes, qui travaillent au Sunday Times, maintiennent leur version, sur la base des documents que leur a remis un donneur d’alertes (Whistleblower) de la FIFA. Et de rencontres avec des proches de Bin Hammam.
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