Mort de Yasser Arafat, les juges français ont terminé leur enquête

Mort de Yasser Arafat, les juges français ont terminé leur enquête

Le chef historique de l’Autorité palestinienne est mort à Paris en novembre 2004, et sa veuve Souha avait demandé une enquête sur les causes de sa mort, soupçonnant un meurtre masqué. Trois juges de Nanterre étaient chargés depuis août 2012 d'une information judiciaire pour assassinat ; on avait en effet décelé des doses supérieures à la moyenne de polonium 210, substance radioactive hautement toxique, dans le corps de Yasser Arafat. Le parquet a maintenant 3 mois pour décider de la suite à donner au dossier.

Les juges viennent donc de terminer leur enquête, après avoir trouvé des quantités suspectes de cette matière dans les effets personnels d’Arafat. Sa tombe, en Cisjordanie, avait été ouverte en novembre 2012 et une soixantaine d'échantillons prélevés sur sa dépouille et remises pour expertise et analyse à trois équipes de spécialistes suisses, français et russes.

Pourquoi russes ? Parce que l'ex-agent russe Alexandre Litvinenko avait été tué en 2006 à Londres avec du polonium 210. Pourquoi suisses ? Pour leur neutralité et leur indépendance bien connue. Pourquoi français ? Parce qu’Arafat est mort en France.

En 2013, les équipes française et russe avaient exclu l’hypothèse de l’empoisonnement. Pour les Français, la présence d'un gaz radioactif naturel, le radon, dans l'environnement extérieur expliquerait les fortes quantités de polonium enregistrées. Les experts suisses avaient, eux, jugé la thèse d'un empoisonnement « plus cohérente » avec leurs propres résultats.

« N'en déplaise aux juges et au procureur, personne n'est à ce jour en mesure de dire de quoi est mort Yasser Arafat et d'expliquer les circonstances de son décès. Ce seul élément justifie que l'enquête se poursuive », estiment les avocats de la veuve d’Arafat, Mes Szpiner et Semerdjian, qui s’étonnent de  « cette célérité à vouloir clore à marche forcée un dossier d'une telle importance ».  Il faut dire qu’en septembre 2013, Shimon Peres, alors président israélien, avait affirmé qu’ « il aurait été plus facile » de l'assassiner par balle. ..

Le dossier a donc été transmis le 30 avril au parquet, « qui a trois mois pour rédiger son réquisitoire aux fins de non-lieu ou de renvoi devant une juridiction », a précisé le tribunal de Nanterre. Durant ce délai, les parties civiles peuvent formuler des observations écrites ou des demandes d'actes. Mais, faute de personne mise en cause, le dossier pourrait s'acheminer vers un non-lieu.

 

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