Nouvelles, et étranges, révélations sur la mort de Ben Laden
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- 12 mai 2015 --
- International
Et c’est le poil à gratter de toutes les administrations américaines depuis 40 ans qui apporté sa vérité. Seymour Hersh est le journaliste d’investigation le plus et le mieux informé d’Amérique, auteur d’un rapport sur le massacre de My Lai en 1968 au Vietnam qui lui avait valu le Pulitzer quelques années après. Selon Hersh, la Maison Blanche a menti dans sa version de la mort de Ben Laden, il y a aujourd'hui quatre ans, jour pour jour. Les détails.
La version de Hersh
Selon Hersh, qui a publié un article choc dans la London Review of Books, il est totalement faux de prétendre que les services pakistanais n’étaient pas au courant de la présence du chef d’al-Qaïda à Abbotabad, ville où il est mort le 11 mai 2011. Pour lui, qui se fonde sur deux sources qu’il estime bien informées, Ben Laden était prisonnier des Pakistanais depuis 2006 et l’Arabie Saoudite versait régulièrement de l’argent à Islamabad en échange de la détention de la tête pensante d’al-Qaïda.
Ainsi, le raid américain n'aurait pas irrité les Pakistanais, complices de la mise à mort en contrepartie d’une aide militaire plus conséquente. Ils auraient pu le livrer aux Etats-Unis, mais Washington n’en voulait pas pour des raisons évidentes ; en effet, la famille Ben Laden, constituée d’entrepreneurs prospères, entretenait de très cordiales relations avec les Bush. Une mise en scène a été organisée en ce mois de mai 2011… et les Navy Seals ont en fait froidement assassiné un homme affaibli et sans armes, précise Seymour Hersh.
Enfin, la dépouille de Ben Laden n’a probablement pas été livrée à la mer, comme le récit officiel l’atteste : il aurait été jeté par hélicoptère au dessus des montagnes de l’Hindou Kouch...
Que vaut la révélation du journaliste américain ?
Ces dernières années, la légende Seymour Hersh s’est transformée en défenseur des thèses conspirationnistes. Il a ainsi affirmé qu’une partie des forces spéciales américaines étaient contrôlées par l’Opus Dei ; que l’armée américaine avait entraîné des terroristes américains dans le Nevada ; que l’affaire du gaz sarin de Bachar el Assad était une mise en scène organisée par le gouvernement turc...
De plus, les sources du journaliste sont deux responsables de l’ISIS, les services spéciaux pakistanais, qui n’ont pas été impliqués directement dans l’opération des Navy Seals. Le premier a dirigé le service mais au début des années 90 et l’autre est un officier de renseignement à la retraite.
Selon plusieurs médias américains, une telle version aurait impliqué des centaines de personnes et l’information, entre 2006 et 2011, aurait très certainement filtré.
Que dit la Maison Blanche ?
Pas grand-chose… Elle a publié un communiqué vague et hésitant : « Il y a trop d'inexactitudes et d'affirmations sans fondement dans cet article pour les confronter aux faits une par une ». Ce n’est donc pas un démenti clair et explicite, ce qui ouvre la voie à toutes les supputations possibles. Il aurait fallu une réaction plus tranchée de la Maison Blanche pour espérer contester la version du légendaire Seymour Hersh, qui avait connu et rencontré Ben Laden.
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