Le Maroc pourrait avoir été « privé » de deux Coupes du monde, 1998 et 2010
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- 28 mai 2015 --
- International
« Selon l'acte d'accusation, l'Afrique du Sud aurait versé plus de 10 millions de dollars pour obtenir (le Mondial 2010) ». Les informations continuent de tomber sur le scandale qui secoue la planète foot, et le Maroc est de plus en plus cité, en creux, dans les médias comme ayant été une « victime » des turpitudes des hauts responsables de la FIFA. Ainsi, les processus d’attribution des deux Coupes du monde 1998 (France) et 2010 (Afrique du Sud) auraient été entachés de pratiques de corruption.
L’ancien membre du Comité exécutif de la Confédération africaine de football Saïd Belkhayat a affirmé, en réaction au coup de tonnerre qui a frappé la FIFA, que « tous ceux qui avaient voté contre le Maroc en 2004 se trouvent aujourd’hui pris dans les filets de la justice américaine et suisse ».
Et de fait, la ministre de la Justice US Loretta Lynch a clairement expliqué hier mercredi 27 mai que des versements de dessous de tables avaient été effectués pour désigner l’Afrique du Sud vainqueur du vote le 15 mai 2004. « Pour la Coupe du monde 2010 attribuée à l'Afrique du Sud, événement historique, les dirigeants de la FIFA et d'autres ont corrompu le processus en utilisant des pots-de-vin pour influencer la décision d'attribution», a ainsi déclaré Mme Lynch. L’Afrique du Sud, dans les cordes depuis mercredi 27 mai, s’en défend… « Il ne s'agit que d'accusations. Personne n'est sous le coup d'une enquête », a souligné Dominic Chimhavi, le porte-parole de la Fédération sud-africaine de football.
Le dossier du Maroc avait été présenté par le prince Moulay Rachid, accompagné de l’alors président de la Fédération de football, le général Benslimane et de Saâd Kettani, en charge de la promotion de la candidature marocaine ; tous les membres du comité exécutif de la FIFA, dont Sepp Blatter, témoignaient alors de la solidité du dossier. Mais l’argent, dans l’intervalle, et même peut-être avant, avait fait son œuvre…
En juillet 1992, la France était candidate, avec un seul autre pays, le Maroc, pour l’organisation du Mondial 1998. Or, selon les documents du ministère américain de la Justice, « la France avait remporté le scrutin par douze voix contre sept, et le Trinidadien Jack Warner, ancien président de la Confédération nord-américaine de football (Concacaf), avait sollicité, et obtenu, des pots-de-vin dans le cadre du processus d'attribution du Mondial 1998 ». En ces temps-là, Sepp Blatter était secrétaire général de la FIFA et le président était le Brésilien Joao Havelange, qui était souvent venu au Maroc rencontrer feu le roi Hassan II.
Eléments de confirmation des accusations : Sepp Blatter est interdit de quitter la Suisse, ce qui compromet sérieusement son élection de demain, dont le report est demandé par l'Union européenne de football, et 6 des 7 personnes arrêtées refusent leur extradition aux Etats-Unis, où ils risquent jusqu'à 20 ans de prison...
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