Chuck Blazer, Membre FIFA et taupe FBI, accuse le Maroc d’avoir versé des pots-de-vin en 1992 pour le Mondial 1998

Chuck Blazer, Membre FIFA et taupe FBI, accuse le Maroc d’avoir versé des pots-de-vin en 1992 pour le Mondial 1998

L'ancien président de la CONCACAF (Confédération d’Amérique du Nord et des Caraïbes) Chuck Blazer a admis avoir reçu des pots-de-vin pour les Mondiaux 1998 et 2010, selon le procès-verbal de son audition, publié mercredi. La France ne serait pas remise en question. Chuck Blazer dit la vérité, toute la vérité, peut-être même plus que la vérité...

Cheveux bouclés, un physique imposant et une barbe fournie, Chuck Blazer a déclaré avoir accepté des pots-de-vin lors d’un voyage au Maroc en 1992, en compagnie d’une autre personne dont l’identité n’a pas été révélée. Cette corruption était destinée à faciliter l’obtention de l’organisation du Mondial 1998, quand le Maroc était en compétition avec la France, cette dernière l’ayant finalement remporté. La France n’est pas citée dans cette manœuvre comme corrupteur actif. L’aveu de Blazer date de novembre 2013, mais n’a été révélé que ces derniers jours, et confirmé mercredi 3 juin, dans le cadre du grand déballage de la justice sur les turpitudes de la FIFA.

Qui est ce «  Monsieur 10% » nommé Chuck Blazer ?

Blazer n’est pas un sportif, ni même un footballeur. Il est simplement un homme d’affaires, en relation avec l’autre inculpé qu’est jack Werner, recherché depuis aujourd’hui par Interpol en compagnie d’autres dirigeants de la FIFA et de sociétés de marketing.

Membre du comité exécutif de la FIFA entre 1996 et 2013 et secrétaire général de la Confédération de football d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes (CONCACAF) de 1990 à 2011, Chuck Blazer est une pièce maîtresse du tournant commercial de la FIFA. L'Américain a mis sur pied un business très lucratif grâce à son influence sur le football mondial. Allié avec Jack Werner, il s’arrange pour s’assurer 10% des revenus générés par de nombreux droits sportifs pour la zone rattachée à l'instance dirigeante du football nord-américain. Chuck Blazer devient alors « Monsieur 10% ».

Sur sa lancée, il s'enrichit avec de nouveaux formats de compétitions et le développement des retransmissions télévisées sur son continent. Soucieux de réaliser un profit maximal, l'imposant barbu place l'argent détourné sur des comptes off-shore. Son train de vie devient démesuré. Accro au porte-monnaie, il pioche dans les réserves de la CONCACAF. Restaurants renommés, palaces, voyages en jet privé, appartement de luxe pour ses chats… Chuck Blazer ne se refuse rien. Jusqu'en 2010, son alliance avec Warner prospère.

Mais Blazer est aussi épicurien que nationaliste… En 2010, il n’accepte pas que son complice Warner vote pour Qatar et non pour les Etats-Unis, tous deux candidats au Mondial 2022. Il est alors éjecté de la CONCACAF, puis rattrapé par la justice américaine pour racket, évasion fiscale, virements frauduleux, blanchiment d'argent… Il risque gros, très gros.

Il accepte donc de devenir informateur du FBI, qui rumine la vengeance américaine pour la défaite face au Qatar. Il porte alors des micros pour piéger d’autres responsables de la FIFA en échange d’une réduction de peine. C’est ainsi que fonctionne, entre autres, la justice américaine.

Il a aussi laissé filtrer et écouter ses communications avec 44 autres responsables de la FIFA, dont Sepp Blatter…

Qui sont  les responsables marocains épinglés par Chuck Blazer ? Son témoignage est-il vraiment crédible, soucieux qu’il est de « balancer » pour s’en tirer ? Que risque le Maroc si tout cela s’avère exact ? Que peut faire la Maroc pour le Mondial dont il semble avoir été privé en 2010 ?... Les prochains jours apporteront d’autres révélations…

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