L’Allemagne libère le journaliste d’al Jazeera Ahmed Mansour, pas d’extradition en vue
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- 22 juin 2015 --
- International
Le journaliste vedette de la chaîne qatarie al Jazeera Ahmed Mansour a été arrêté ce weekend à l’aéroport international de Berlin, alors qu’il s’apprêtait à s’envoler pour Doha. La police allemande a agi sur un mandat d’arrêt international émis par l’Egypte. Ce lundi, le cas du journaliste était examiné par un procureur allemand, qui a décidé de le libérer, annonce al Jazeera. Mais le gouvernement a également son mot, politique, à dire, et il semblerait qu’il l’a dit.
Voici quelques minutes, al Jazeera a annoncé que son journaliste avait été libéré par le procureur général d’Allemagne, qui a pris l’avis du ministère des Affairs étrangères avant de rendre sa décision. Il semblerait que l’affaire soit politique et non juridique, et les Allemands ont opté pour la libération, éloignant d’autant le risque d’extradition.
Plus tôt dans la matinée, répondant à la question d’un journaliste, le porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères Martin Schäfer a expliqué que son pays était « loin, très loin à ce jour de décider d'une extradition d'Ahmed Mansour ». Le responsable a ajouté que « maintenant il s'agit de voir si l'arrestation qui a eu lieu ce week-end va être transformée en détention en vue d'une éventuelle extradition (…), mais, par le passé, le gouvernement (allemand) a à plusieurs reprises posé des questions sur le respect du caractère équitable dans la procédure pénale égyptienne et réclamé le respect des droits de l'Homme et de la liberté d'expression ».
Ahmed Mansour, journaliste d’origine égyptienne et détenteur de la nationalité britannique, a été condamné en 2014 par un juge égyptien à 15 ans de réclusion pour « acte de torture sur un avocat, sur la place Tahrir, en 2011 ». Pour sa part, l’intéressé récuse cette accusation, qu’il qualifie d’ « absurde ».
Il est vrai que depuis quelques mois, la justice égyptienne se rapproche plus de l’abattage politique que de décisions de droit, dans des procès équitables. L’effet du président al-Sissi sans doute, féroce ennemi des Frères musulmans, dont Mansour est réputé proche.
Ahmed Mansour avait interviewé le chef du gouvernement marocain Abdelilah Benkirane le 15 mai dernier lors d’un entretien télévisé, mais cela se passait à Qatar, contrairement à ce que nous avions écrit dans un précédent article.
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