La Tunisie maintient l’interdiction de voyage des Tunisiens de moins de 35 ans au Maroc

La Tunisie maintient l’interdiction de voyage des Tunisiens de moins de 35 ans au Maroc

L’annonce de cette curieuse décision avait été faite vendredi dernier, quelques heures après la tuerie de Sousse par un jeune Tunisien qui avait massacré 39 personnes et en avait blessé autant. Le gouvernement avait réagi suite à ce qu’il savait être un rude revers pour lui et ses services de sécurité qui n’ont pas été en mesure de protéger les touristes et leur population.

La mesure avait été annoncée « pour quelques heures ou quelques jours », interfisant aux Tunisiens de moins de 35 ans de voyager dans les quatre pays que sont la Turquie, la Libye, la Serbie et le Maroc, où il n’existe pas de visa avec la Tunisie. Mais l’interdiction est aujourd’hui toujours en vigueur : « Nous voulons empêcher nos jeunes de quitter le territoire non seulement pour les protéger, mais aussi pour protéger nos frontières. Avec ce qui est arrivée à Sousse, il faut prendre toutes les précautions possibles.  Il ne faut surtout pas faire une mauvaise interprétation de cette mesure qui ne durera que pendant une courte période », explique le Consul général de la République de Tunisie au Maroc, Hamdi Ben Othmane, à nos confrères de Yabiladi.

Pourquoi cette décision ? Parce que le Maroc peut être un pays de transit vers les foyers de tension en Irak et en Syrie. Les Tunisiens peuvent donc venir au Maroc, puis aller dans ces deux pays du Moyen-Orient, et ensuite revenir en leur pays y porter le fer et le feu. Ils sont en effet 3.000 Tunisiens à avoir fait allégeance à al-Baghdadi, calife autoproclamé de l’organisation dite « Etat islamique », et à combattre dans les rangs de sa troupe. Les Tunisiens forment également l’un des plus importants contingents de kamikazes de Daech.

Le gouvernement tunisien veut donc prendre le taureau par les cornes et éradiquer le mal à sa source. Mais est-ce vraiment la bonne décision ? On peut en douter, car le tueur de Sousse était étudiant en master professionnel à l'Institut supérieur des études technologiques (Iset) de Kairouan, aimant le hip hop et le football européen. Il aurait pu aller en Syrie à partir de la France, par exemple, pour laquelle il n’aurait eu aucun mal à obtenir un visa.

 

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