Accord unanime de l’Europe sur la Grèce

Accord unanime de l’Europe sur la Grèce

Il aura fallu 17 heures de négociations entre le premier ministre grec Alexis Tsipras et les gouvernements de la zone euro pour éviter in extremis une sortie de la Grèce de l’euro. La chancelière allemande Angela Merkel a finalement fait plier la Grèce qui a accepté des concessions plus importantes et plus draconiennes que celles pour lesquels Athènes avait organisé un référendum la semaine dernière.

Mais ce n’est pas fini, car cet « accord unanime » se contente d’ouvrir sur la possibilité de (re)négocier un troisième plan d’aide à la Grèce. La condition était qu’Athènes accepte des réformes : taxation des armateurs, intégration des îles grecques dans le système fiscal, augmentation de la TVA, réduction de certaines pensions…

Mais la nuit a été pleine de rebondissements, explique des journalistes sur place : « Vers 4 heures cette nuit, on est bien venu nous dire qu'un compromis était sur la table et que François Hollande viendrait à 5 heures du matin faire une conférence de presse et puis, rebondissement : blocage. Alexis Tsipras a finalement expliqué qu'il n'était pas d'accord sur deux points. Un : le rôle du FMI. Deux : les modalités des privatisations », détaille un des participants aux négociations.

La Grèce, en effet, ne voulait plus entendre parler du FMI dans le tour de table des créanciers, échaudé qu’elle était par l’intransigeance de Christine Lagarde… et  elle rejetait aussi l'idée de créer hors du pays un fonds regroupant des actifs grecs à hauteur de 50 milliards d'euros pour garantir les privatisations promises. Le premier ministre grec aura toutefois fort à faire pour convaincre sa majorité, fissurée depuis le vote de samedi au parlement à Athènes, obtenu grâce à des voix du centre et de la droite, ce qui est un comble pour un gouvernement de gauche radicale. « Avec un pistolet sur la tempe, toi aussi tu serais d'accord », a lâché un ministre grec.

Les discussions se sont achevées par celle du quatuor Donald Tusk, président du Conseil européen, Alexis Tsipras, Angela Merkel, Français Hollande, la solidité du « couple » franco-allemand ayant été mise à rude épreuve, les Allemands étant à leur habitude intransigeants et fermes, les Français à la recherche, d’un compromis à tout prix.

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