Michel Platini candidat à la présidence de la FIFA…
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- 29 juillet 2015 --
- Sport
L’ancien numéro 10 de l’équipe de France deviendra-t-il le prochain numéro 1 du football mondial ? On le saura le 26 février prochain, à l’issue du congrès électif qui se tiendra ce jour-là pour designer le successeur de Sepp Blatter. Michel Platini, 60 ans, président de la Ligue européenne de football, a annoncé aujourd’hui mercredi sa candidature à la présidence de la FIFA. S’il est élu, et il a de fortes chances de l’être, cela pourrait être un solide atout pour la candidature marocaine à l’organisation du Mondial 2026 qui devrait être attribué en 2018.
Il était pressenti pour se présenter contre son mentor Blatter pour l’élection de mai 2015, mais il s’était désisté, convaincu qu’il ne parviendrait pas à séduire les 200 fédérations de la FIFA. Blatter a donc été réélu, mais le sort, et surtout la justice, ont souri au Français. Deux jours avant le vote, un séisme avait secoué l’instance suprême du football mondial, et 7 dirigeants majeurs ont été arrêtés. Un flot de révélations de scandales à répétition ont finalement eu raison de Blatter qui a jeté l’éponge moins d’une semaine après sa réélection pour un 5ème mandat.
Ses tops, ses flops
Il a été le meneur de jeu de l’équipe de France, qu’il a menée en demi-finale en 1986 contre l’Allemagne, mais il n’a jamais eu l’honneur, et le plaisir, de brandir le trophée mondial, se contentant de la 3ème place du podium. En 1988, 2 ans après avoir raccroché ses crampons, le Français devient sélectionneur de l’équipe de France, mais il va d’échec en échec et jette l’éponge en 1992. Il passe alors 5 ans de traversée du désert, durant lesquels il s’occupe de ses affaires comme consultant et homme d’affaires.
En 1998, il est co-président du Comité d’organisation du Mondial français, une réussite à bien des égards qui conduira l’équipe de son pays jusqu’au titre de champion du monde. Il aide alors Sepp Blatter à se faire élire à la présidence de la FIFA, envoyant le Brésilien Joao Havelange à une retraite plus que méritée. Il met alors un pied dans l’organisation et devient l’incontournable collaborateur du nouveau président.
En 2007, Michel Platini réussit à enlever au Suédois Lennart Johnson la présidence de l’UEFA. Il a tout juste dépassé la cinquantaine et entame un parcours sans faute de bon dirigeant, de bon communicateur, de bon gestionnaire qui inaugure l’ère du fair-play financier… et de bon stratège qui prépare son accession au poste suprême. Mais Blatter est là, qui ne veut pas s’en aller…
Platini commet alors une grosse maladresse qui, s’il sait y faire, pourrait le servir aujourd’hui. En plein Qatargate – scandale d’attribution du Mondial 2022 au Qatar – il déclare avoir voté pour l’émirat. Cela met de la suspicion et du doute sur un parcours presque parfait, mais Platini met en avant sa bonne foi et sa franchise.
Platini et le Maroc
Quand il avait affirmé avoir voté pour le Qatar, Platini avait aussi déclaré avoir donné sa voix au Maroc en 2004, contre l’Afrique du Sud. Que celui qui était le conseiller le plus influent de Blatter et futur président du football européen donne sa voix au Maroc, qui avait raté l’attribution du Mondial 2010 pour 4 vois seulement, est une chose non négligeable dans le monde fermé du football-business.
A fin 2014, en plein bras de fer entre la Confédération africaine de football et le Maroc pour cause d’Ebola, Platini, président de l’UEFA, avait pris position pour la thèse marocaine et recommandé le report de la compétition, ce qui lui avait valu un sévère recadrage d’Issa Hayatou, l’irascible patron de la CAF. Or, la candidature de Platini à la présidence de la FIFA devra tenir compte du même Hayatou, un homme réputé rancunier qui n’aura sans doute pas oublié le soutien de Platini apporté au Maroc. Le président de la CAF avait imposé de sévères sanctions contre le Maroc, qui l’avait battu au Tribunal sportif de Lausanne sur les conseils, murmure-t-on, de Platini.
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