Alexis Tsipras démissionne, nouvelles élections législatives en Grèce
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- 20 août 2015 --
- International
Il est atypique, et il agit comme une comète dans le paysage politique européen plutôt soporifique … Sept mois seulement après son installation au pouvoir et un mois et demi après un référendum sur les conditions de l’aide des créanciers (qu’il avait remporté), le premier ministre grec a remis sa démission, et appelle à de nouvelles élections législatives.
La raison de son acte est la fronde de plus en plus radicale à l’aile gauche de son parti, qui a refusé ce qu’elle considère comme une soumission de Tsipras face au diktat des trois créanciers que sont l’Union européenne, la banque centrale européenne et le FMI. Le premier ministre avait appelé à un référendum début juillet pour obtenir mandat du peuple, mais alors qu’il était consolidé et renforcé par les résultats, il avait fini par accepter des conditions plus drastiques que celles pour lesquelles il avait organisé le référendum. « Si vous aviez un révolver posé sur votre tempe, vous aussi auriez accepté », avait dit un de ses collaborateurs aux refuzniks qui voulaient aller à la rupture.
« Je vais être honnête avec vous: nous n'avons pas obtenu l'accord que nous voulions avant les élections de janvier. Je ressens profondément la responsabilité morale et politique de remettre à votre jugement tout ce que j'ai fait, mes réussites comme mes échecs », a donc dit Alexis Tsipras lors d’une allocution télévisée jeudi 20 août au soir.
La perspective d'élections anticipées à l'automne occupait les esprits depuis plusieurs semaines mais Alexis Tsipras a dû précipiter son calendrier après le refus la semaine dernière d'un tiers des élus de Syriza de soutenir le nouveau programme gouvernemental, le privant virtuellement de sa majorité au Parlement.
Le chef du gouvernement peut pour l'instant compter sur une solide popularité. Syriza était crédité par un sondage le 24 juillet de 33,6% des intentions de vote. Ce bon chiffre en fait le parti le plus puissant de Grèce mais n'est pas suffisant pour envisager de gouverner sans des partenaires de coalition.
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