Joseph Blatter poursuivi pénalement, Michel Platini (sérieusement) éclaboussé
Décidément, il n’y a personne qui soit au-dessus du doute et de la mêlée dans cette grande caisse noire qu’est la FIFA… Et le sort du président fraîchement réélu mais sortant quand même semble être scellé ; en effet, vendredi 25 septembre en milieu d’après-midi, le ministère public de la Confédération helvétique (MPC) a annoncé avoir ouvert la veille une « procédure pénale à l’encontre du président de la FIFA Joseph Blatter pour soupçon de gestion déloyale et – subsidiairement – abus de confiance ». Le vieux renard paraît être fait, et défait.
Michel Platini
Mais il semblerait qu’il ne tombe pas seul car dans cette affaire où la justice helvète s’implique, il s’agit de juger le « paiement déloyal de 2 millions de francs suisses » (1,8 million d’euros) en faveur du Français Michel Platini, conseiller de Blatter de 1998 à 2007, président de l’UEFA depuis et candidat déclaré à la succession du Suisse. Ce versement aurait été effectué « au préjudice de la FIFA, prétendument pour des travaux effectués entre janvier 1999 et juin 2002 ». Mais il n’a été effectivement versé qu’en février2011, soit un mois avant que le Français ne soit réélu pour un second mandat à la tête de l’UEFA, et quatre mois avant que son homologue de la FIFA ne soit reconduit pour la troisième fois à la tête de l’instance mondiale, avec le soutien discret de la Confédération européenne…
Michel Platini : « En ce qui concerne le paiement qui a été effectué en ma faveur, je désire clarifier que ce montant m’a été versé pour le travail que j’ai accompli de manière contractuelle pour la FIFA, s’est justifié l’ancien capitaine des Bleus. Je suis satisfait d’avoir pu éclaircir ce point envers les autorités ». Dans le meilleur des cas, il s’agit donc d’un conflit d’intérêt et dans le pire, cela serait un acte malveillant ; le soutien exprimé par le premier ministre de France Manuel Valls sera bien utile, et tombe curieusement bien à propos.
Joseph Sepp Blatter se déclarait encore « clean » en août dernier, sûr de passer à travers les mailles du filet de la justice. Mais le voilà, aujourd’hui, et pour la première fois, poursuivi au pénal. S’il chute, nul doute que la boîte de Pandore sera ouverte et de plus en plus de têtes tomberont à sa suite.
Jack Warner
La justice suisse reproche également à Joseph Blatter d’avoir contracté des droits télévisuels en faveur de Jack Warner, le sulfureux et très âpre au gain Jack Warner, ancien président de la confédération d’Amérique du Nord centrale et des Caraïbes, qui a agi dans ce contrat en sa qualité alors de président de l’Union caribéenne de football (CFU). Que mentionnait ce contrat ? Signé conjointement par M. Blatter et M. Warner, il octroyait les droits télévisés des Mondiaux 2010 et 2014 au CFU pour 600.000 dollars (536.000 euros), un montant beaucoup trop bas, « environ 5 % de la valeur du marché » selon l’homme d’affaires australien Jaimie Fuller, fondateur en janvier du mouvement New FIFA Now.
Si les choses se compliquent pour Blatter et qu’il soit amené à démissionner avant 2016, c’est le Camerounais Issa Hayatou, vice-président « senior » de l’institution et grand chef de la Confédération africaine, qui assurerait l’intérim à la tête de la FIFA jusqu’au scrutin du 26 février 2016. Sauf si on trouve aussi quelque chose le concernant, l’homme étant de tous les coups de la FIFA et ayant été de tous temps complice de son ami Blatter.
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