Après le crash d’un second avion russe, la piste de la bombe pour le premier se précise
Quatre jours après la chute de l’A321 russe de la compagnie Metrojet, dans le Sinaï, un Antonov également russe s’est crashé mercredi 4 novembre au décollage, dans le Soudan du Sud, tuant au moins 37 personnes. La surcharge de l’appareil pourrait être à l’origine du drame, qui n’a miraculeusement pas fait de victimes au sol. Quant au crash de samedi en Egypte, les enquêteurs s’acheminent vers la thèse de l’attentat.
L’Antonov-12, construit voici 45 ans, a brusquement perdu de l’altitude juste après son décollage, puis s’est écrasé sur une petite île du Nil-Blanc, située à environ deux kilomètres en bout de piste, dans une zone de hameaux agricoles. 36 corps ont été récupérés ; deux personnes au moins ont survécu, mais l’une d’elles est décédée quelques temps après avoir été repérée par les secouristes. Les recherches se poursuivent et l’enquête a commencé pour déterminer les causes de l’accident.
Pour l’A321, dont le crash a fait 224 morts, l’organisation dite « Etat islamique » a encore une fois revendiqué une action de destruction. Si l’Egypte du maréchal al-Sissi persiste à dire qu’on ne sait encore rien des circonstances du drame, Londres et Washington déclarent la piste d’une bombe placée dans la soute à bagages de l’avion comme de plus en plus probable.
En effet, un haut responsable américain a jugé sous couvert d'anonymat que l'hypothèse d'une bombe à bord est « hautement probable ». Un flash de chaleur a été repéré par un satellite américain survolant la zone, ont déclaré mardi matin des sources du renseignement américain. Par ailleurs, le ministre britannique des Affaires étrangères Philip Hammond a lui aussi évoqué mercredi soir « une forte probabilité que le crash ait été causé par un engin explosif se trouvant dans l'avion ».
Les enquêteurs ont extrait les données de l'une des deux boîtes noires de l’Airbus, trouvées le jour même de l’accident, celle des paramètres de vol ; l’autre enregistreur, contenant les conversations de l'équipage dans le cockpit, est endommagé et demandera plus de temps pour livrer ses informations. Ce n’est qu’au terme de l’analyse des deux boîtes que l’on pourra définitivement se prononcer sur les causes de la catastrophe, la pire qu’ait connue la Russie en matière d’aviation civile.
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