Carnage à Paris !

Carnage à Paris !

128 morts ! Le bilan n’est pas définitif, loin de là, car on dénombre également 180 blessés, dont 99 se trouvent dans un « état d’urgence absolue ». Vendredi 13 novembre, dans plusieurs endroits de la capitale, des attaques à la Kalachnikov et aux kamikazes font un carnage, tuant et blessant des centaines de personnes.

Au Stade de France, alors que se jouait un match de football entre la France et l’Allemagne, en présence du président François Hollande et du ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, on entend le bruit d’une détonation, puis de deux, alors que le stade était en fête et que la France menait par 1 à 0. Le président est évacué pendant la mi-temps. Le président est évacué…

« François Hollande était au Stade de France. Il était entre 21H et 21H15 lorsqu'il a entendu une première puis une deuxième détonation. Il a ensuite été alerté par le préfet de Seine-Saint-Denis et par les forces de sécurité que les explosions n'étaient pas accidentelles », a rapporté dans la nuit de vendredi à samedi l'entourage du président de la République.

Le chef de l'Etat s'est ensuite rendu au PC sécurité du stade, bientôt rejoint sur place par le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve pour de premières constatations. « Mais on ignore alors encore beaucoup de choses sur ce qui s'est passé », poursuit la même source de l’entourage présidentiel.

« Ils ont décidé de quitter le Stade de France lorsqu'ils ont appris qu'un autre événement s'était déroulé à proximité du Bataclan. Compte-tenu de la gravité de ce qui se passait, leur place était au ministère de l'Intérieur dans la cellule interministérielle de crise. Ils ont été rejoints très rapidement par le Premier ministre (Manuel Valls). Avec toutes les forces de sécurité, ils ont fait un premier point de situation sur ce que l'on savait, sachant que les opérations étaient encore en cours ».

A la salle de spectacles, le Bataclan, au moins quatre assaillants ont fait irruption, armés de fusils d’assaut et se sont mis à tirer sur tout le monde, aveuglément. Julien Pearce, journaliste à Europe 1, présent sur place, raconte : « Je tentais de regarder par les interstices. Je voyais ces hommes extrêmement déterminés qui rechargeaient et qui continuaient leur macabre mission, sans aucun état d'âme. J'ai vu leurs visages. Le plus proche de moi était très jeune, une petite vingtaine d'années peut-être. Il avait une barbe naissante, le regard vide. C’était comme une machine à tuer. Il abattait les gens méthodiquement, même ceux qui le suppliaient de les épargner et il rechargeait, il continuait ».

Vers minuit, les forces de sécurité donnent l’assaut. Trois terroristes font sauter leurs ceintures d’explosifs, causant un autre carnage. Au moins 80 personnes meurent sur le coup, d’autres sont très gravement blessées.

Les attaquants ont invoqué l'intervention française en Syrie pour justifier leur action, a relaté un témoin à l'AFP. « Je les ai clairement entendu dire aux otages 'C'est la faute de Hollande, c'est la faute de votre président, il n'a pas à intervenir en Syrie'. Ils ont aussi parlé de l'Irak », a raconté Pierre Janaszak, 35 ans, animateur radio et TV qui se trouvait dans la salle de spectacle.

Plusieurs autres sites sont la cible d’attaques menées par tueurs déterminés, qui faisaient un carton sur tout et sur tous. Boulevard Voltaire, rue Charonne…

Au total, huit terroristes sont morts ce vendredi noir à Paris, dont sept en se faisant exploser, selon les constatations des enquêteurs samedi peu avant 04H30, a affirmé à l'AFP une source proche de l'enquête.

Au moins 120 personnes ont été tuées vendredi soir dans plusieurs attaques terroristes sans précédent, avec pour la première fois en France des actions kamikazes. Le bilan s’alourdira.

L’état d’urgence a été déclaré en France, sur l’ensemble du territoire, par le président Hollande qui, visiblement ému, a fait une courte allocution en fin de soirée. Les frontières du pays sont fermées.

Autre conséquence immédiate des attentats, le président iranien qui devait effectuer une visite en France a décidé de l’annuler. «  En raison des événements terroristes à Paris et en coordination avec les (pays) hôtes, le président iranien a reporté ses visites en Italie, au Vatican et en France à une date plus appropriée », a déclaré le ministre Mohammad Javad Zarif à la télévision iranienne.

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