COP 21, Mohammed VI explique la position du Maroc en matière de changement climatique

COP 21, Mohammed VI explique la position du Maroc en matière de changement climatique

Lundi 30 novembre, à Paris, s’ouvre la COP 21  une conférence historique sur le climat et la protection de la planète. 150 chefs d’Etat et de gouvernement ont fait le déplacement dans une capitale française encore endeuillée par les attaques du 13 novembre et placée sous haute surveillance. Les présidents américains, chinois, russe et japonais attiraient tous les regards et faisaient l’objet de toutes les attentions… de même que le roi Mohammed VI, en sa qualité d’hôte de la COP 22 qui doit se tenir à Marrakech dans un an.

L’enjeu principal de cette conférence des parties (d’où le nom COP, en anglais), présidée cette année par la France, est d'amener les Etats à s'entendre sur un nouvel accord international sur le climat, contraignant et applicable à tous les pays pour maintenir le réchauffement mondial au-dessous de 2°C par rapport à l'ère préindustrielle.

Cette convention, qui reconnaît l'existence « d'un changement climatique » (contesté par d’autres), réunit les parties  au protocole de Kyoto de 1997, lequel  consiste en un accord international visant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre et qui vient s'ajouter à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques.

Le président français François Hollande a indiqué à l’ouverture ne pas opposer «  la lutte contre le terrorisme à la lutte contre le changement climatique. Ce sont deux grands défis mondiaux que nous devons relever. Nous devons (à nos enfants) une planète préservée des catastrophes. La COP21 est un immense espoir que nous n'avons pas le droit de décevoir: il s'agit de décider ici à Paris de l'avenir même de la planète ». Le chef de l’Etat français a donc « appelé à accord universel, différencié et contraignant. Les bons sentiments, les déclarations d'intention ne suffiront pas. Nous sommes au bord d'un point de rupture. Nous allons décider en quelques jours pour quelques décennies. Le plus grand danger n'est pas que notre but soit trop élevé et que nous le manquions, le plus grand danger est qu'il soit trop bas et que nous l'atteignions ».

Pour sa part, le roi Mohammed VI a délivré une allocution lue par son frère Moulay Rachid, lui-même étant dans l’impossibilité de la faire en raison d’une extinction de voix, comme l’a indiqué le palais royal. Dans cette intervention, Mohammed VI a  précisé que « la menace est planétaire et qu’aucune nation, aucune région, aucun continent n’échappera aux conséquences du dérèglement climatique ., ajoutant que « le temps du doute et du scepticisme n’est plus permis, pas plus que ne le sera désormais l’alibi des fausses priorités pour une Communauté des Nations, qui pendant trop longtemps a accepté de tourner le dos au devenir et à l’avenir de tous ses enfants ».

Le roi a également expliqué que le Maroc s’était engagé dans une politique des barrages, précisant que le pays s’est doté durant le demi-siècle écoulé de « 140 grands barrages classés, dont près du tiers ont été construits au cours des 15 dernières années ».

Par ailleurs, Mohammed VI a également rappelé que le Maroc, et « depuis la prise de conscience de l'urgence climatique à Rio en 1992, a résolument inscrit sa politique volontariste en matière de développement durable et de protection de l’environnement, dans l’effort global de la Communauté internationale, à travers une série de réformes constitutionnelles, législatives, institutionnelles et règlementaires », citant les exemples de cette politique, comme la Charte de l’Environnement, le Plan Maroc Vert, le Plan d’Investissement Vert, l’interdiction des OGM et la récente loi sur les déchets plastiques.

Et enfin, pour conclure, le roi a indiqué que « le Maroc, nourri par la même démarche qui privilégie le long terme, est devenu plus récemment l’un des acteurs majeurs de la transition énergétique dans le monde et plus particulièrement sur le Continent africain. C’est ainsi que l’objectif de 42% qui avait été fixé pour la part des énergies renouvelables,  dans la réponse à apporter aux besoins du Maroc en 2020, a récemment été porté à 52% à l’horizon 2030 ».

Les Parties resteront en conclave jusqu’au 11 décembre, date à laquelle ils devront avoir trouvé un accord pour préserver la planète. Puis ils se sépareront, se donnant rendez-vous à Marrakech, en décembre 2016, afin d’évaluer les avancées réalisées par chaque nation.

 

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