Elections régionales en France, le FN battu !
La France semble s’être ressaisie après un premier tour qui avait donné la victoire au Front national de Marine le Pen, attirant sur l’Hexagone les regards du monde. Ce soir du dimanche 13 décembre, et selon les premières estimations, le FN n’a obtenu aucune région en France. Au premier tour, le Front National était arrivé en tête dans six des treize régions. Premiers résultats, avec une participation en nette augmentation, à 59%..
Au Nord-Pas de Calais-Picardie, Xavier Bertrand (Les Républicains et alliés) est élu avec 57,8%, contre 42,2% pour Marine le Pen.
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, Marion Maréchal Le Pen (nièce de Marine et petite-fille de Jean-Marie) a été défaite par Christian Estrosi (Républicains et alliés) avec 46,2% contre 53,8%.
En Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Philippe Richert (droite) l’emporte avec 48,4% devant Florian Philippot (n°2 du FN), 36,1% et Jean-Pierre Masseret (gauche), 15,5%.
En ïle de France, l’ancienne ministre des Républicains Valérie Pécresse obtient 43,8 % des voix devant le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone, crédité de 42,18 % des suffrages, et le candidat du Front national, Wallerand de Saint-Just (14,02 %). Bartolone a décidé de remettre son mandat de président de l'Assemblée entre les mains de son groupe socialiste pour briguer à nouveau sa confiance.
Au total, le parti socialiste du président Hollande et ses alliés ont obtenu 5 régions, et les Républicains de l’ancien président Nicolas Sarkosy et ses alliés 7 régions, la région restante, la Corse, ayant été enlevée par la liste régionale de Simeoni. Cela étant, il faut savoir que la relative victoire de la droite sur la gauche a été facilitée et permise par le retrait des listes PS et alliés dans le Nord et le Sud.
A l'issue de la publication des résultats définitifs, la présidente du Front national Marine Le Pen a fait savoir que le parti a triplé son nombre de conseillers régionaux ; pour elle, "le clivage ne séparera plus gauche et droite, mais mondialistes et patriotes"... De quoi faire entendre sa voix jusque dans les assemblées locales, malgré l'incapacité historique du FN à s'imposer au second tour des élections. Autant d'élus, aussi, qui seront mis à contribution pour la récolte des signatures dans la perspective de l'élection présidentielle de 2017.
"Le danger de l'extrême droite n'est pas écarté, loin de là", a admis le Premier ministre socialiste Manuel Valls. Il a salué un "élan très digne" des électeurs face au FN - la participation a bondi de huit points - mais assuré ne ressentir "aucun soulagement, aucun triomphalisme".
Quant au chef de l'opposition de droite, l'ex-président (2007-2012) Nicolas Sarkozy, a jugé que "cette mobilisation (...) ne doit sous aucun prétexte faire oublier les avertissements qui ont été adressés à tous les responsables politiques".
Pour le politologue Jean-Yves Camus, le résultat de ce dernier scrutin avant la présidentielle de 2017 "tend à confirmer qu'il y a une impasse pour le Front national: c'est un excellent parti de premier tour, mais il ne sait pas aller au-delà". Pour 2017, les instituts de sondage donnent Marine Le Pen qualifiée mais battue au deuxième tour, après une première position au premier tour.
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