Le derby WAC-Raja, une journée toujours aussi exceptionnelle (Vidéo + photos)
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- 20 décembre 2015 --
- Sport
Tout ça pour ça, serait-on tenté de dire… 0-0… Mais non, le 119ème derby a tenu toutes ses promesses. Le public était présent, assurant le spectacle, et les forces de l’ordre étaient également présentes, et vigilantes. Cette journée, les Casablancais ont vu leur ville pavoisée aux couleurs nationales, le vert du Raja et le rouge du WAC, et les inévitables échauffourées entre fans… Récit.
L’enjeu est important, comme toujours, pour ce derby, avec un Raja qui doit verdir de jalousie face à la première place de son rival, lequel devait absolument battre pour maintenir son rang. Toschak vs Taoussi et 22 hommes qui courent après le ballon. Il fallait absolument que les deux se départagent. Ils ne l’ont finalement pas fait.
Dès les premières heures de ce dimanche 20 décembre, les artères avoisinant le complexe Mohammed V étaient verrouillées, barrières et policiers en nombre… Toutes les forces de l’ordre étaient là, les brigades d’intervention en tenue verte ou bleue, les policiers avec ceinturons blancs et noirs, les forces auxiliaires, les officiers donnant leurs ordres à tout ce monde… et bien entendu, l’armée des policiers en civil, que l’on ne voit pas mais qu’on devine. Au total, ce sont environ 3.500 à 4.000 policiers qui étaient là, à moto, à cheval et à pied, tous à cran, et 1.500 aux environs immédiats du stade et à l’intérieur… Le tramway était aussi sous bonne garde, avec un policier bien visible dans chaque voiture, talkie-walkie à la main pour appeler ses collègues à la rescousse en cas de grabuge.
Puis, vers 9 heures, les premiers spectateurs commencent à affluer. L’ambiance est plutôt bon enfant mais les deux camps sont soigneusement séparés par des policiers vigilants. Tout ce monde n’a pas nécessairement son ticket, ce qui a fait exploser le marché noir, avec des tickets allant jusqu’à 150 DH (prix nominal 50 DH) pour la tribune. Et pourtant, pour lutter contre les ventes clandestines, les deux clubs ont émis plus de 10.000 billets supplémentaires, mais rien n’y a fait. Une habitude est une habitude, et le marché noir fait, aussi, partie du spectacle.
Les contrôles de sécurité étaient stricts à l’entrée, avec fouille au corps et sacs confisqués et jetés pêle-mêle dans un coin, au cas où… Plus loin, on avisait quelques jeunes assis sur des motos de policiers. Spectacle incongru… mais à y voir de plus près, on remarquait que les mains des jeunes ne bougeaient pas. Forcément, elles étaient menottées à la moto…
Vers midi, un mouvement de foule a finalement eu raison de la vigilance policière, quand des centaines de jeunes ont décidé d’y aller en force. Les policiers n’avaient pas trop le choix. Ils ont laissé faire, s’assurant seulement que les supporters ne se déverseraient pas dans les rues voisines. Tout le monde est entré et a été canalisé à l’intérieur de l’enceinte.
Puis le match se joua, sans véritable entrain des deux côtés, ce qui a conduit à un résultat final de 0-0, en dépit de tifos encore plus hardis, encore plus beaux. Les verts ont même brandi un gigantesque « Rebirth », en allusion à la renaissance d’un groupe, les Green Boys. Cela étant, la fumée et les fumigènes ont été si denses que l’on n’y voyait plus rien et que l’arbitre a dû suspendre le match durant quelques minutes.
A l’issue de la rencontre, ce qui risquait d’arriver arriva et les deux camps se sont rencontrés, après que des fans du Raja aient pu accéder chez les Rouges. Les forces de l’ordre ont bien essayé d’intervenir, mais les jeunes gens remontés et déçus d’un résultat qui ne satisfait personne se sont mis à arracher des sièges et se les lancer mutuellement, en plus de pierres et de divers objets qui traînaient ici et là. Des blessés sont à déplorer.
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