Le groupe Alliances demande la liquidation de plusieurs de ses sociétés
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- 27 décembre 2015 --
- Business
La situation ne s’arrange pas pour Alliances et son propriétaire Mohamed Alami Lazraq, qui ont introduit une requête auprès du tribunal de commerce de Casablanca en vue de la liquidation judiciaire des trois entreprises en difficulté du pôle bâtiment et travaux publics. Cette mesure intervient après deux années de difficultés financières et d’une médiation qui n’a pas donné les résultats escomptés.
C’est l’hebdomadaire Jeune Afrique qui rapporte l’information. « Le scénario soumis par Abderrahim Lahjouji, ancien président de la CGEM, désigné comme arbitre par le tribunal de commerce de Casablanca, prévoyant un abandon de 40 % des créances des sociétés en difficulté n’a pas suffi pour redresser la barre », explique l’hebdomadaire parisien. Et donc, Alami Lazraq a requis du tribunal de mettre en liquidation judiciaire les entreprises EMT Travaux publics, EMT Bâtiment et EMT Routes. Ces entreprises avaient été créées du temps où le groupe assurait une croissance importante et affichait des perspectives de développement encore plus importantes, le temps des extensions en Afrique et au Maroc.
L’action en bourse a perdu la confiance des petits porteurs, et connaît une descente régulière depuis plusieurs années. « L’action a été portée par le groupe lui-même qui connaissait les difficultés à venir mais ne voulait pas alarmer le marché. Sinon, comment expliquer que d'aussi gros volumes d'échanges aient été effectués à la Bourse, et qui aurait été derrière sinon le groupe lui même ? », explique à PanoraPost, sous couvert d’anonymat, un trader senior de la place casablancaise. De fait, le titre a perdu plus de 87% de sa valeur en un an, et près de 93% depuis 2014. L’explication du trader se confirme quand on sait que depuis 2010, et selon le site de la Bourse de Casablanca, le titre a perdu 94% de sa valeur depuis 2012…
L’action Alliances, qui était à 100 DH début juin dernier, ne cote plus que 35 DH aujourd’hui. A janvier 2015, elle était à près de 300 DH, à début 2014 à environ 470 DH et un an avant, début 2013, le titre Alliances était échangé à près de 600 DH.
L’année 2015 fut « horribilis » pour Alami Lazraq, avec des saisies bancaires, dont une du Comptoir métallurgique, et des mouvements de foules réguliers devant le siège, dont celui de fin juin avait failli tourner au drame quand le véhicule du président avait foncé dans la foule avant de s’enfuir.
On peut donc comprendre cette autre information fournie par Jeune Afrique selon laquelle « le magnat marocain a même mis en vente une partie de sa collection privée de tableaux pour trouver le cash nécessaire pour maintenir son groupe à flot ».
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