Algérie, Bouteflika reconnaît la gravité de la crise et les mensonges du gouvernement

Algérie, Bouteflika reconnaît la gravité de la crise et les mensonges du gouvernement

Dans une adresse, lue en son nom, à l’occasion de la Semaine du Coran (sic) de Constantine, le chef de l’Etat algérien reconnaît que le gouvernement n’a pas été suffisamment franc avec la population concernant la gravité de la crise économique et financière qui frappe le pays. Il décide de rectifier le tir, enjoint à son gouvernement de dire la vérité et exhorte les Algériens à changer leur mode de consommation.

Aussi, Abdelaziz Bouteflika décrète : « J’ai ordonné au gouvernement de dire la vérité au peuple sur la  conjoncture actuelle, pour que nous adoptions tous un mode de consommation adapté à ce que nous produisons comme richesse et que nous renoncions à l’économie basée essentiellement sur les recettes des hydrocarbures en vue de passer à une économie diversifiée, axée sur l’agriculture, l’industrie et les services ». Vaste programme... aussi vaste que tardif.

Il faut donc changer les modes de consommation allant vers les produits d’importation,  – « une importation effrénée », dit-il –  car la production nationale a été « tuée » par l’importation débridée durant les 15 dernières années, encouragée, bien entendue, par des recettes historiques dues aux exportations des hydrocarbures.

Les ressources d’exportation algériennes sont assurées à 94% par les hydrocarbures, et selon le FMI, l’équilibre budgétaire ne saurait être assuré à moins de 110 $ le baril, qui est gravite aujourd’hui autour des 40 $. La situation est donc catastrophique, voire alarmante. L'Algérie est aujourd'hui le premier importateur africain de denrées alimentaires, avec 75% de ses besoins assurés par les importations, qui augmentent d’année en année.

Abdelaziz Bouteflika demande ainsi aux Algériens de se préparer à des lendemains difficiles et de se serrer la ceinture... Il déclare avoir « appelé le gouvernement à accompagner la société pour bannir et lutter contre toute forme de gaspillage et de dilapidation et à prendre les mesures nécessaires en vue de rationaliser les dépenses publiques ».

Question à nos amis algériens : Soutenir une cause perdue à fonds perdu n’est-il pas une forme de gaspillage et non rationalité des dépenses publiques ? Revenir à la raison politique et à la logique maghrébine ne serait-il pas une forme de rationalité ? Confier le pouvoir à des civils plutôt qu’à des militaires serait un début de réponse. La suite, à venir...

Commentaires