Daech dispose d’une hotline pour aider ses sympathisants à déjouer les surveillances

Daech dispose d’une hotline pour aider ses sympathisants à déjouer les surveillances

C’est une note de la Direction générale de la sécurité extérieure française qui le dit : des informaticiens et des experts internet travaillant pour le compte de l’organisation terroriste dite « Etat islamique » agissent pour le compte des sympathisants de Daech afin de les aider à déjouer les surveillances des services. Ainsi, les terroristes potentiels peuvent avancer masqués, cryptant leurs messages dès le départ.

C’est la radio française RTL qui révèle l’existence de cette note, suite à la découverte de cette « hotline » par les services le 18 novembre dernier.  La hotline se décline dans le cas présent sous forme d’une plateforme web mise à disposition des jihadistes partout dans le monde, servie par des conseillers, universitaires ou spécialistes, pour aider au cryptage des messages.

Selon le service d’espionnage de France, «  des experts titulaires de diplômes fonctionnent comme une cellule d'assistance informatique. Ils donnent des conseils afin de crypter au mieux les messages qui doivent être échangés entre les différents membres de l'organisation terroriste, au Moyen-Orient et partout dans le monde ». Si elle se confirme, la nouvelle est à prendre très au sérieux par les services chargés de la lutte antiterroriste de par le monde.

La hotline de Daech sera d’autant plus effective et efficace dans les pays qui ne se fondent que sur l’elint (pour electronic intelligence), négligeant le renseignement humain. C’est d’ailleurs la combinaison des deux formes de renseignement qui assure au Maroc ses succès contre l’organisation terroriste.

Comment procèdent les « assistants » de l’ « EI » ? En conseillant à leurs correspondants de travailler plus discrètement, en l’occurrence en codant leurs messages, mais aussi et surtout en migrant vers des applications plus « sûres ». Ainsi de Whatsapp par exemple, sur lequel un message envoyé par un utilisateur à un autre ne peut être lu que par ces deux personnes. WhatsApp ne peut pas lire les messages échangés sur son service. Même s'ils sont interceptés, par exemple par une agence de renseignement ou la police, ces messages ne pourront en théorie pas être déchiffrés. La traque ne serait efficace que si le suspect est identifié et suivi sur internet, dans le monde virtuel ou réel.

Mais WhatsApp n’est pas la seule application permettant de discuter en toute discrétion...  Skype, Viber, Telegram, et bien d’autres applications « sociales » offrent à leur tour une certaine confidentialité. Si cela est confirmé, cela pourrait donner une explication à la récente décision de l’ANRT de bloquer les appels VoIP au Maroc, mais la police marocaine a annoncé qu’elle était étrangère à cette décision.

Cela étant, si c’est vraiment le cas, et que l’interdiction des discussions par ces applications soit d’origine sécuritaire, ce serait dérangeant pour les communications certes mais justifiable et compréhensible...

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