Coup de théâtre à la Fifa, le prince Ali demande le report du vote et saisit le TAS
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- 23 février 2016 --
- Sport
Le prince Ali est le demi-frère du roi Abdallah de Jordanie et il est aussi le challenger malheureux de Joseph Blatter lors de la réélection de celui-ci à la tête de la Fifa, en mai dernier ; il avait perdu mais l’avait acculé à un second tour. Aujourd’hui, pour l’élection du 26 février à laquelle il est également candidat, il est donné largement perdant face au duo Cheikh Salman et Gianni Infantino. Le prince Ali n’apprécie pas, et demande un report de l’élection pour changer les règles de vote, saisissant même le TAS à cet effet.
Et donc, à 3 jours seulement du vote, le prince Ali s’énerve et étale sur la place publique les dissensions internes de la Fifa concernant les modes de vote. Dans l’instance suprême du football mondial, les votants vont dans un isoloir et déposent leur bulletin dans l’urne. Mais le prince Ali y voit malice car, selon lui, les arrangements entre confédérations vont conduire les votants à photographier leur bulletin pour confirmer et justifier leur vote.
A cet effet, le Jordanien a demandé une procédure accélérée à la Fifa pour changer les isoloirs traditionnels en isoloirs transparents. Mais la Fifa a refusé, ce qui a contraint Ali à déposer un recours au TAS, tribunal arbitral du sport à Lausanne, qui a toujours le dernier mot dans les affaires du sport. Le TAS se prononcera en référé jeudi 25 février.
Le prince Ali est le fils du roi Hussein et, à la mort de son père en 1999, il a assuré la sécurité spéciale du roi jusqu’en 2008. Son cursus est riche d'études aux Etats-Unis, où il a obtenu en 1993 un diplôme de la Salisbury School, au Connecticut. Avant, comme la plupart des membres de la famille royale, de rejoindre l'Académie militaire de Sandhurst en Grande-Bretagne, dont il est sorti en 1994. Il est marié à la fille de l’ancien diplomate international de nationalité algérienne, Lakhdar Ibrahimi.
Ces derniers mois, il a vertement critiqué les deux favoris, l'Italo-Suisse Gianni Infantino (le candidat de l'Europe) et le cheikh bahreini Salman (le candidat de l'Asie), qu'il accuse de tenter de s'assurer des votes avec le soutien de leur confédération. Le premier a eu le soutien inter-confédéral des Américains du Sud et le second celui des Africains.
« C'est ce qui me différencie de certains autres candidats... Quand d'autres candidats choisissent de faire pression sur les régions et de diviser le monde, alors oui, je le dis, c'est une mauvaise chose », explique-t-il.
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