Guantanamo - Barack Obama souhaite tenir sa promesse de fermeture du camp
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- 24 février 2016 --
- International
« Quand il devient clair que quelque chose ne fonctionne pas, que cela n'est pas bon pour notre sécurité, il faut changer de voie », a déclaré le président américain depuis la Maison Blanche. Barack Obama a présenté ce mardi un plan pour fermer la prison de Guantanamo. Suite aux attentats du 11 septembre 2001, George W. Bush ouvrait ce centre de rétention sur la partie américaine de l’île de Cuba. Douze ans après, le locataire de la Maison Blanche a appelé à « refermer un chapitre de l'histoire américaine ».
A moins d'un an de la fin de son mandat, ce dernier espère tenir une promesse de campagne sur laquelle il a jusqu'ici échoué. Mais cette fermeture est loin d’être acquise. Ses adversaires républicains au Congrès sont fermement opposés au transfèrement de détenus.
Cette année, il ne reste plus que 91 prisonniers à Guantanamo, contre 700 en 2003. 35 d'entre eux pourraient être transférés dans des pays tiers dans les mois à venir.
Le problème se pose donc pour le sort des détenus restants, jugés trop dangereux pour être remis en liberté mais dont l'inculpation se révèle juridiquement extrêmement compliquée. Seule une dizaine de détenus ont été condamnés par la justice militaire.
La Maison Blanche a indiqué qu’elle souhaite le transfèrement des détenus restants à Guantanamo vers le sol américain.13 sites ont été identifiés pour accueillir les prisonniers au statut juridique extrêmement flou. Il s’agit entre autres du Consolidated Naval Brig de Charleston, en Caroline du Sud, Fort Leavenworth au Kansas, et de la prison fédérale de haute sécurité de Florence, dans le Colorado. Ces transferts coûteraient entre 290 à 475 millions de dollars.
Afin d’asseoir son plan, la Maison Blanche appuie sur l’intérêt économique d’une telle opération. La détention sur le sol américain, plutôt qu'à Guantanamo, serait moins onéreuse et représenterait une économie annuelle de l'ordre de 65 à 85 millions de dollars par an. De quoi couvrir le transfert des détenus en trois à cinq ans.
Ce projet a immédiatement provoqué de vives réactions dans le camp républicain. A l’instar de Paul Ryan, président de la Chambre des représentants. Le Républicain a affirmé qu’il ne risquerait pas « notre sécurité nationale pour une promesse de campagne ». De son côté, John McCain, sénateur républicain et candidat malheureux d’Obama en 2008, a dénoncé l’imprécision de ce projet, mais il a déclaré que sa commission tiendrait néanmoins des auditions pour examiner les propositions du président.
En réponse, Barack Obama a appelé le Congrès à examiner le projet avec « honnêteté, même au beau milieu d’une année électorale ».
EL
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