En quoi le « Super Tuesday » est-il déterminant pour la présidentielle américaine ?

En quoi le « Super Tuesday » est-il déterminant pour la présidentielle américaine ?

Une douzaine d'États américains votent aujourd'hui pour désigner leurs candidats démocrate et républicain. Hillary Clinton et Donald Trump partent favoris. C’est le « Super Tuesday » ou « Super mardi », car c’est le jour où le plus grand nombre de scrutins est organisé. Les Démocrates désigneront 21% de leurs 4.051 délégués et les Républicains 24% d’un total de 2.472. Les candidats qui feront le plein de délégués aujourd’hui obtiendront très certainement, sauf miracle, l’investiture de leur parti.

Quels sont les Etats qui voteront ce mardi ?

Dix Etats organiseront des élections pour les deux formations en compétition : l’Alabama, l’Arkansas, la Géorgie, le Massachusetts, le Minnesota, l’Oklahoma, le Tennessee, le Texas, le Vermont et la Virginie. Chez les Républicains, s’y ajoute l’Alaska. Chez les démocrates, le Colorado, mais aussi les Samoa américaines (territoire d’outre-mer) et les sympathisants du parti résidant à l’étranger.

Qui sont les candidats en compétition ?

Chez les Républicains. Ils étaient douze au départ, mais ils ne sont plus que cinq : le milliardaire favori Donald Trump, le sénateur ultraconservateur du Texas Ted Cruz, le sénateur de Floride Marco Rubio, le gouverneur de l’Ohio John Kasich et le médecin Ben Carson. Donald Trump, avec ses discours populistes et ses envolées antisystème, a déjà raflé 85 délégués sur les 125 déjà désignés, loin devant Ted Cruz (17) et Marco Rubio (16).

Chez les Démocrates. Ils étaient trois, mais il ne sont plus que deux, Hillary Clinton et Bernie Sanders, et la première a une nette longueur d’avance sur le second, avec  91 délégués contre 65 et des sondages qui la donnent largement gagnante aujourd’hui dans au moins 9 Etats sur les 13 Etats ou régions qui voteront. Si on compte les Super-délégués (ces grands électeurs qui choisiront leur champion(ne) à la convention démocrate), Clinton dispose de 544 voix contre 85 pour Sanders.

Trump poursuivra-t-il encore sa marche triomphale ?

Les sondages disent que oui, mais à force de trop parler, et aussi de faire trop agir son service de sécurité, le milliardaire pourrait perdre son avantage aujourd’hui. En effet, il a commis deux impairs dont il ne semble pas prendre la juste mesure : Vendredi dernier, il a rejeté le soutien de l'ancien dirigeant du Ku Klux Klan. Deux jours plus tard, il s’est refusé à condamner cette organisation revendiquant la suprématie blanche, assurant ne pas la connaître et demandant du temps pour s’informer. Hier lundi, son service de sécurité a violemment molesté un journaliste qui s’était éloigné d’un mètre de l’ « enclos » réservé aux médias. Le discours quasiment haineux de Donald Trump contre les immigrants et les musulmans, en plus de l’inquiétude qui commence à se manifester dans les rangs républicains, seraient de nature à lui faire perdre des voix, et son avantage.

Au sein du parti républicain, on est persuadé qu’un duel entre Trump et Clinton se conclura par une victoire de cette dernière, qui sait trouver le mot juste pour les différents problèmes de la société américaine. De plus, l’expérience de l’ancienne Secrétaire d’Etat et ancienne First Lady fera la différence, toujours selon plusieurs ténors des médias et même du camp républicain.

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