La justice place la Samir en liquidation judiciaire

La justice place la Samir en liquidation judiciaire

Après un long feuilleton judiciaire, la chambre de conseil du tribunal de commerce de Casablanca a sonné la fin de la série à rebondissements qui est celle de la Samir, et de son propriétaire cheikh al Amoudi. La raffinerie sera donc mise en liquidation, mais les problèmes ne font que commencer.

En effet, que faire des créances bancaires et que faire, surtout, des centaines de salariés du raffineur ? Autant de questions que l’Etat devra se poser, une fois la liquidation mise en œuvre. En plus de celle de la stratégie de départ, qui avait vu la création de la Samir, et qui visait une souveraineté nationale en matière de raffinage.

Aujourd’hui, la Samir a une dette globale de plus de 20 milliards de DH, dont 13 pour les douanes et un moins de 6 pour les banques. Une fois la liquidation réalisée, qu’en sera-t-il du secteur bancaire ? Une simulation avait été effectuée en été dans le cas d’une faillite du raffineur, et les banques devraient encaisser le choc, mais cela laisserait des traces dans leurs comptes.

La question sociale qui se pose est : que faire des 1.200 ouvriers, employés et cadres de la Samir ? Les syndicats commencent d’ores et déjà à hausser le ton et l’un d’eux nous a confié sous couvert d’anonymat qu’ « il est temps aujourd’hui de définir les responsabilités et d’identifier les responsables du laxisme dont el-Amoudi a tiré profit »… En effet, le milliardaire saoudien, propriétaire de la holding Corall, actionnaire de référence de la Samir, avait plusieurs fois manifesté son intention d’augmenter le capital de la raffinerie, mais il s’en est toujours abstenu dans les faits. Et l’Etat a toujours regardé ailleurs, jusqu’à cet été 2015…

Aujourd’hui, les avocats du raffineur font appel, arguant des arguments ci-dessus, mais si le tribunal a décidé de la cessation de paiement, c’est parce que l’expertise financière réalisée a montré que la situation de la Samir n’est pas redressable. On attendra donc la réponse de la justice à cet appel.

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