La RAM dément et dénonce sa (grave) mise en cause dans une émission de France 3 (vidéo)

La RAM dément et dénonce sa (grave) mise en cause dans une émission de France 3 (vidéo)

En général, quand on travaille, on est payé… et bien non, un pilote français interrogé dans l’émission « Pièce à conviction » de France 3 affirme qu’on lui a demandé de payer, et fort cher, pour avoir droit de travailler comme copilote à bord des appareils de Royal Air Maroc. Bad buzz contre la compagnie nationale sur les réseaux sociaux, et cinglant démenti de cette dernière.

L’histoire commence en 2009, avec la crise économique mondiale et le tassement de l’activité du tourisme et du transport. Des compagnies d’intérim proposent alors aux pilotes de les faire engager par des compagnies reconnues afin d’atteindre le nombre d’heures autorisées pour pouvoir être embauchés en contrats à durée indéterminée. Et ce sont les postulants qui paient ces compagnies.

Les faits

C’est le cas du jeune pilote Julien Fournier, qui explique face à caméra que pour disposer du nombre d’heures requis pour être recruté, il faut payer… « Ce sont des heures où vous effectuez votre travail de copilote, sans forcement être rémunéré, mais par contre, il faut payer. Quand je vois ça, je me dis qu'il y a quelque chose qui ne va pas dans l'industrie de l'aviation », affirme-t-il.

Cette méthode est appelée « pay to fly », ou payer pour voler, mais avec des passagers à bord. C’est une agence lituanienne, Baltic Aviation Academy, qui reçoit donc le pilote et lui dit que Royal Air Maroc a un programme de 500 heures de vol, et que trois pilotes y travaillent déjà sur des vols en partance du Maroc et à destination de l’Europe. Selon la responsable d l’agence, le prix réclamé par RAM est de 62.500 euros pour ces 500 heures de vol. Fournier demande : « Donc nous travaillons pour eux, en tant que copilotes, sur des vols réguliers, avec des passagers ? ». « Oui, c’est ça », répond son interlocutrice.

Les effets

« Contactée, la compagnie n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet », dit le journaliste du reportage, qui affirme que la méthode serait légale au Maroc. Mais RAM s’exprimera autrement… par voie d’un communiqué incendiaire et virulent.

« Les propos de la responsable d'un cabinet lituanien citée dans le reportage et selon lesquels la compagnie nationale recourt à la formation des pilotes étrangers sans « exiger des évaluations préalables » des candidats, sont mensongers.  D’autant plus, que Royal Air Maroc n'a jamais collaboré avec ledit cabinet. Aussi, et en regrettant que les réalisateurs du reportage se soient appuyés sur un faux témoignage pour avancer des conclusions erronées, la compagnie a saisi les autorités judiciaires compétentes eu regard au préjudice subi ».

Royal Air Maroc explique alors, longuement, comment ses pilotes sont recrutés, formés et encadrés : « Royal Air Maroc ne fait aucun compromis sur la sécurité de ses passagers et reste très vigilante sur les process de sélection de formation et de suivi de ses pilotes. Durant toute leur formation, les pilotes marocains et étrangers sont encadrés par des Commandants de bord Instructeurs qui totalisent chacun plus de 10.000 heures de vol, et répondent aux plus hauts standards d’exigence au niveau mondial ».

Qui donc, de la compagnie nationale ou du cabinet de recrutement lithuanien, ment ? Réponse devant les tribunaux, semblerait-il.

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