Visite tendue de Manuel Valls en Algérie

Visite tendue de Manuel Valls en Algérie

Depuis la reconfiguration des relations de Paris avec ses deux alliés, et néanmoins frères ennemis, du Maghreb, Maroc et Algérie, ce dernier pays a manifesté plusieurs fois son mécontentement. Le Premier ministre français a effectué ce weekend un déplacement à Alger pour aplanir le différend issu du soutien marqué de Paris pour Rabat dans la question du Sahara. Mais les choses ne se passent pas vraiment bien.

Les Algériens sont très sourcilleux à l’égard de ce que publie la presse française. Ils ont donc refusé des visas d’entrée aux journalistes du Monde et du « Petit Journal » de Canal+, accusés par Alger de ne pas marquer le respect dû à la personne du chef de l’Etat. Le quotidien avait cité le président Bouteflika dans l’affaire Panama Papers, avant de préciser qu’il n’était pas impliqué, et le Petit Journal raille souvent le chef de l’Etat algérien pour sa santé. Les médias français se sont solidarisés avec leurs confrères et plusieurs d’entre eux ont choisi de ne pas envoyer de journalistes à Alger avec le Premier ministre.

Celui-ci, d’entrée de jeu, a affirmé que « ce qui compte pour (lui) c'est cette vision stratégique que nous avons, qui est indispensable au vu des difficultés et des défis que nos pays connaissent. Nous sommes ici parce que l'amitié entre l'Algérie et la France dépasse les petits problèmes ». Et, de fait, c’est accompagné d’une forte délégation d’une dizaine de ministres que Valls a entamé ses concertations avec les Algériens, désireux de diversifier leurs partenariats et leurs débouchés économiques en ces temps de très fort recul des prix des hydrocarbures dont dépend l’Algérie.

Mais il y a aussi le volet sécuritaire… La France compte sur un développement de la coopération anti-terroriste entre la France et l’Algérie, « plus nécessaire que jamais », selon Matignon. Mais cela n’est pas acquis car les services de sécurité algériens se trouvent en quelque sorte dépassés par les terroristes qui attaquent de plus en plus souvent ces dernières semaines, à différents endroits du pays. De plus, ces services se livrent à des guerres intestines permanentes et ne sont pas centralisés, à l’instar de leurs homologues marocains qui parlent d’une même voix alors que les Algériens disposent de multiples services, qui ont autant d’intérêts.

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