Destitution en bonne voie pour la présidente du Brésil
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- 18 avril 2016 --
- International
Dimanche soir était un moment pénible pour l’(encore) présidente du Brésil Dilma Roussef. En effet, pas une forte majorité de plus des 2/3, et dans un climat très tendu, les opposants à la présidente brésilienne ont recueilli 367 voix (plus que les 342 nécessaires) pour valider la procédure de destitution et la soumettre au Sénat qui aura le dernier mot.
La présidente était chez elle, dans sa résidence présidentielle, en compagnie de son mentor et prédécesseur Lula da Silva, source de ses problèmes, entre autres. En effet, Dilma Roussef est accusée d’avoir trafiqué les comptes nationaux en 2014 pour favoriser sa réélection, puis d’avoir soutenu Lula en le nommant au gouvernement pour empêcher son éventuelle arrestation pour son implication dans le scandale de corruption de la compagnie pétrolière Petrobras.
Les députés se présentent dans l’enceinte du parlement, présidé par un homme lui-même impliqué dans le même scandale de corruption. Ils ont 10 secondes pour expliquer leur vote, et placer leur bulletin dans l’urne. Sitôt le résultat connu, les députés de l'opposition de droite ont exulté, chantant l'hymne des supporters de l'équipe de foot au Mondial-2014: « Je suis brésilien, avec beaucoup de fierté et beaucoup d'amour ».
Maintenant, le dernier mot reviendra au Sénat. D'ici le 11 mai, il suffira d'un vote à la majorité simple des sénateurs pour que la présidente soit formellement mise en accusation pour « crime de responsabilité » et écartée du pouvoir pendant 180 jours au maximum, en attendant un verdict final. Mais le vote du Sénat ne sera qu’une formalité, tant la situation de Roussef est précaire et indéfendable, elle qui a su mettre contre elle une grande majorité de la population brésilienne, ulcérée par les maquillages à répétition des comptes publics et la corruption qui sévit dans les cercles dirigeants.
C’est le vice-président Michel Temer, son ex-allié centriste et désormais rival, qui assumerait alors ses fonctions et formerait un gouvernement de transition. Dima Roussef sera donc, très vraisemblablement, le second chef d’Etat brésilien à être destitué, après Fernando Collor de Mello, en 1992, pour corruption.
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