Crash d’EgyptAir, le mystère reste entier, malgré de nouvelles révélations

Crash d’EgyptAir, le mystère reste entier, malgré de nouvelles révélations

Dans l'attente de la découverte des boîtes noires, l'absence de revendication et surtout l'émission d'alertes signalant de la fumée à bord et une défaillance du système des commandes de vol quelques minutes avant que l'appareil ne chute semblent réhabiliter la thèse de l'incident technique et éloigner celle de l’attenta. Mais les enregistreurs n’étant toujours pas repérés, les théories s’entremêlent.

Dans un nouveau message audio attribué à son porte-parole, Abou Mohammed Al-Adnani, Daech, qui appelle à de nouvelles attaques sur l'Europe durant le mois de ramadan, ne fait pas mention du crash de l'avion égyptien et de la mort de ses 66 passagers et membres d’équipage. Cela n’avait pas été le cas en octobre pour l’avion russe ; la revendication était vite intervenue.

Or, la thèse de l’incident technique a gagné en crédibilité depuis des révélations, vendredi soir, de médias américains (Aviation Herald, Wall Street Journal et CNN), qui ont rendu public un compte rendu d’alertes émises pendant deux minutes par le système automatisé de communication (ACARS) de l’Airbus. Ce compte rendu signalait une «épaisse fumée» à l’avant de l’appareil et dans une des toilettes, ainsi qu’une défaillance du système de contrôle des commandes de vol, également situé à l’avant de l’avion.

Cela étant, le président égyptien Abdelfattah al-Sissi a déclaré dimanche 22 mai que « toutes les hypothèses restent possibles. Il n’y a pas à ce jour d’hypothèse spécifique que nous puissions confirmer de manière définitive. Les résultats de l’enquête seront donc annoncés dès qu’ils seront disponibles ».

Les premiers débris de l’avion ont été retrouvés samedi 21. Vêtements déchirés, membres humains, bouts de tôle froissée, mais une mer agitée ralentit et complique les recherches, et le boites noires restent introuvables, sachant que les batteries qui permettent d’envoyer les signaux ont une durée de vie de 4 à 5 semaines... La France, impliquée dans une opération de reconnaissance maritime, participe activement aux recherches des restes de l'avion, qui transportait 15 de ses ressortissants.

CNN, pour sa part, a révélé les derniers échanges entre le sol et l’avion… L’ultime conversation entre la tour de contrôle suisse et un des pilotes de l’airbus A320 n’a montré aucune anomalie. Quelques heures avant le crash, le pilote et le contrôleur aérien suisse se sont même souhaités bonne nuit. « EgyptAir 804, contactez le contrôle Padova sur 120.725. Bonne nuit », a lancé l’agent suisse. « C’est 0-7-2-5 contrôle Padova, EgyptAir 804. Bonne journée, euh...Bonne nuit », a répondu le pilote.

Ce dernier était président de l'Union des pilotes, il avait 15 ans d'expérience et 2.000 heures de vol sur l'A320". Une proche parente du pilote décédé affirme qu’ « il lisait tout le temps des manuels d'aviation pour continuer à se former. Il disait qu'il fallait être préparé, qu'il devait savoir réagir à n'importe quelle situation »…

La recherche des boîtes noires du vol MS804 se poursuit ce dimanche mais elle s’annonce plus compliquée que prévue. En cause, les fonds marins de la zone de recherche, estimés entre 3.000 et 4.000 mètres. Or, le patrouilleur de la marine française, attendu sur place lundi après-midi, ne peut explorer ces fonds marins qu’à une profondeur de 2.000 mètres maximum. La marine égyptienne a envoyé sur site un sous-marin capable d’explorer jusqu’à 3.000 mètres de profondeur.

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