L’Autriche dit non à l’extrême-droite et élit un président écologiste

L’Autriche dit non à l’extrême-droite et élit un président écologiste

Dans une élection présidentielle désormais inscrite dans l’Histoire, l’Autriche a inversé les tendances et déjoué les pronostics. Alors qu’il était donné gagnant dans tous les sondages, le candidat de l’extrême-droite nationaliste s’est incliné face à son adversaire écologiste, crédité de 50,3% des 6,4 millions de voix, avec une participation de plus de 70%. La différence a été de 30.000 voix seulement…

Le candidat Norbert Hofer, issu de l’extrême droite, était donné vainqueur dimanche 22 mai, d’une courte tête. Il comptabilisait en effet 51.8% des suffrages exprimés. Un résultat qui ne prenait pas en compte les 900.000 votes par correspondance (soit 14% du corps électoral), qui ont fait la différence ce lundi en faveur d’Alexander Van der Bellen. Norbert Hofert (FPÖ) a reconnu officiellement sa défaite.

Ancien professeur d’université de 72 ans de sensibilité libérale et centriste, Van der Bellen est le premier écologiste à accéder à la présidence autrichienne. Il prendra ses fonctions le 8 juillet. Norbert Hofer était arrivé largement en tête du premier tour, le 24 avril avec 35% des suffrages, meilleur score à un scrutin national de son parti.

« Nous avons gagné, de toute façon ». Alors même que les résultats définitifs étaient inconnus, Norbert Hofer ne masquait pas sa joie devant ses partisans réunis dans le parc du Prater, à Vienne, dimanche. Car, pour le FPÖ, un échec à la présidentielle n’est en réalité qu’une demi-défaite.

L’Europe, et le monde, ont suivi de près le scrutin en Autriche. Et pour cause : l’arrivée de l’extrême droite à la présidence d’un pays de l’Union européenne aurait été une première depuis la seconde guerre mondiale. Même si l’Autriche a peu d’influence sur les institutions européennes, un effet boule de neige était redouté par Bruxelles. « Il ne faut pas sous-estimer la dimension symbolique [du vote] car elle peut fournir un puissant ‘momentum’ pour d'autres partis populistes, par exemple en France ou en Allemagne », explique Martial Foucault, directeur du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof).

 

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