Elections US, Obama s’implique, Clinton se renforce, et Sanders se rallie (presque)
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- 10 juin 2016 --
- International
48 heures après l’annonce de la victoire définitive – qui reste à confirmer par la convention démocrate de juillet – d’Hillary Clinton aux primaires de son parti, le président Barack Obama a reçu jeudi juin à la Maison Blanche l’adversaire de son ancienne Secrétaire d’Etat Bernie Sanders. Celui-ci souhaite s’accrocher plus mais désormais les choses semblent se clarifier. Peut-être un tandem Clinton-Sanders pour battre Trump ?
Le président Barack Obama brûlait d’impatience de s’engager dans la course présidentielle aux côtés de la candidate qui défendra les chances démocrates lors de l’élection du 8 novembre, Hillary Clinton. Il a attendu de recevoir à la Maison Blanche le rival malheureux de l’ancienne secrétaire d’Etat, Bernie Sanders, jeudi 9 juin, pour annoncer officiellement, par un message vidéo, en tout début d’après-midi, qu’il mettra tout son poids dans la bataille à venir, derrière Mme Clinton, afin que le Parti démocrate conserve la présidence des Etats-Unis.
Que dit le président américain, et ancien rival de Clinton lors des élections de 2008 ? « Je ne crois pas qu’il y ait jamais eu de personne plus qualifiée pour exercer cette fonction. Elle a le courage, la compassion et le cœur pour faire avancer les choses (…) Je suis à ses côtés, je suis enthousiaste, j’ai hâte de m’y mettre et de faire campagne pour Hillary », et Obama fait aussi, et de manière appuyée, référence à « la campagne incroyable de M. Sanders, car embrasser le message de ce dernier va nous aider à gagner en novembre, et plus important, cela va rendre le Parti démocrate plus fort et l’Amérique plus forte ».
Un autre élément ne peut que pousser le président à s’engager vigoureusement. Le futur candidat républicain, Donald Trump, avait en effet mis en cause avec insistance son éligibilité lors de sa campagne de réélection en 2012. Le milliardaire l’avait ni plus ni moins accusé d’avoir menti sur son lieu de naissance. De plus, le milliardaire new-yorkais avait annoncé qu’il entendait revenir sur une bonne partie du legs politique de M. Obama, qu’il s’agisse de la réforme de santé qui porte son nom, de l’accord de Paris contre le réchauffement climatique ou encore de celui qui concerne le programme nucléaire iranien.
De son côté, Bernie Sanders ne concède pas sa défaite mais adopte un ton plus conciliant : le sénateur du Vermont a affiché jeudi à la Maison Blanche sa volonté de travailler avec Hillary Clinton, qui vient d'emporter les primaires démocrates américaines. Reçu pendant plus d'une heure dans le Bureau ovale par Barack Obama, qui veut tout faire pour qu'un démocrate lui succède en 2017, M. Sanders n'a pas dit un mot sur ce tête-à-tête, mais tendu la main à son ancienne rivale.
« Je suis impatient de la rencontrer prochainement pour voir comment nous pouvons travailler ensemble pour vaincre Donald Trump et créer un gouvernement qui nous représente tous. Dans mon esprit, et dans celui d'une majorité d'Américains, Donald Trump serait clairement un désastre en tant que président des Etats-Unis », a martelé le sénateur du Vermont qui a insisté sur sa volonté de tout faire pour vaincre Trump.
L'engouement pour le sénateur a surpris par son ampleur, ce qui explique la prudence d’Obama à son égard et son insistance à le voir rallier à la candidature de Mme Clinton : Sanders a en effet conquis quelque 12 millions de voix sur les 27 millions d'électeurs qui ont participé aux primaires démocrates.
L'espoir des partisans de Sanders est que sa campagne puisse peser sur le parti démocrate et faire évoluer les règles des prochaines primaires en 2020. Un de leurs défis est de diminuer le poids des super-délégués, ces responsables et élus du parti qui disposent librement de leur vote à la convention et font actuellement défaut à Bernie Sanders.
On commence déjà à pressentir dans les états-majors des partis démocrate et républicain que le sénateur Sanders pourrait avoir insisté à poursuivre sa campagne jusqu’au bout pour conduire Clinton à lui proposer le ticket, c’est-à-dire le poste de vice-président. Ce serait là la seule et meilleure manière de barrer le chemin à Trump, que certains sondages donnent déjà gagnant en novembre.
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