Pékin s’enfonce de 11 cm par an, et risque l’effondrement
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- 26 juin 2016 --
- International
L’exploitation intensive des eaux souterraines dans la capitale chinoise conduit à ce constat inquiétant que Pékin s'affaisse de 11 centimètres par an, puis à cette perspective effrayante que la ville risque tout simplement de s’effondrer. C’est une étude scientifique chinoise qui l’affirme, données à l’appui, et c’est le quotidien britannique The Guardian qui a relayé l’information.
Les scientifiques auteurs de l’étude ont analysé les clichés pris par les satellites sur les dernières années. Ils ont découvert qu'à cause de l'utilisation abusive des eaux souterraines dans l'industrie et l'agriculture, Pékin s'enfonçait de façon dangereuse dans le sol.
La cité est en effet implantée sur une plaine aride, mais qui dispose d'importantes réserves d'eau en sous-sol. Des puits ont donc été creusés autour de la cité afin d'alimenter les besoins de l'agriculture, créant ainsi un immense gruyère souterrain rendant la mégapole très instable. La construction de ces dizaines de milliers de puits tout autour de la capitale, utilisés pour la majorité d'entre eux dans l'agriculture ou le jardinage, ont perforé le sol de tout autant de « trous », ce qui l'aurait donc conduit à s'affaisser, un peu comme le ferait une éponge desséchée. Cette réalité géologique constitue une menace sérieuse pour les 20 millions d'habitants de la capitale.
Certains quartiers de la mégapole sont plus menacés que les autres. Les scientifiques estiment qu'un tel processus est capable d'engendrer des destructions sérieuses de bâtiments et de voies ferrées de la ville. En effet, le professeur Li Mi Xiaojuan, l'un des sept chercheurs signataires, souligne que ce bouleversement de la géologie pékinoise pourrait également « avoir un fort impact sur les infrastructures critiques que sont, par exemple, les trains à grande vitesse ».
L'année dernière, la Chine a lancé la construction d'un vaste projet de dérivation d'eau appelé « North Water Diversion ». Ce réseau de 2.400 km de canaux et de tunnels a pour objectif d'atténuer la crise hydraulique de Pékin en détournant l'eau des provinces voisines à destination de la capitale. Malgré ces efforts, les experts disent qu'il est encore trop tôt pour savoir si les livraisons d'eau du canal permettront de recharger le sol et de ralentir sa subsidence.
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