Massacre de policiers à Dallas, aux Etats-Unis, pour protester contre les meurtres de Noirs

Massacre de policiers à Dallas, aux Etats-Unis, pour protester contre les meurtres de Noirs

Cinq policiers ont été tués et neuf personnes blessées, dont sept policiers, pendant un rassemblement à Dallas pour protester contre la mort de deux Afro-Américains tués par les forces de l'ordre, l'un en Louisiane, l'autre dans le Minnesota. Le président américain Barack Obama a ordonné vendredi que les drapeaux soient mis en berne aux États-Unis jusqu'au 12 juillet après la tuerie de Dallas, puis il a décidé d’écourter sa tournée européenne pour rentrer précipitamment à Dallas.

Le centre de la ville texane s'est trouvé plongé dans le chaos et demeurait vendredi un théâtre criminel livré aux démineurs, experts légistes et balistiques. Le principal suspect, identifié par la police comme Micah Johnson, a été tué. Avant de mourir, Micah Johnson a dit à la police qu'il voulait « tuer des Blancs, en particulier des policiers blancs ».

Micah Johnson, un Noir américains de 25 ans, vivait dans la banlieue de Dallas. Il  était réserviste de l'armée de terre américaine et avait été déployé en Afghanistan de novembre 2013 à juillet 2014, où il avait servi comme sniper. Selon les états de service communiqués par l'US Army, il avait été mobilisé pour trois périodes de 6 mois à 1 an entre 2009 et 2015, dans la 420ème brigade du génie, basée à Seagoville, au Texas.

« Le suspect a dit qu'il en voulait aux Blancs, qu'il voulait tuer des Blancs, en particulier des policiers blancs », a confirmé David Brown, le chef de la police. Le tireur, retranché dans un bâtiment de la ville, a été tué par les forces d'élite grâce à un robot policier télécommandé porteur d'une bombe, a indiqué le responsable. La police de Dallas a décidé de faire exploser une bombe à l'aide d'un robot télécommandé. C'est la première fois que les forces de l'ordre américaines ont recourt à ce qu'il est désormais convenu d'appeler un robot-tueur. 

Le tireur n'avait pas de « lien connu » ni n'avait été inspiré par un groupe terroriste international. Dépourvu de casier judiciaire, il n'était affilié à aucun groupuscule radical. Mais la police a découvert à son domicile un véritable arsenal : du matériel servant à fabriquer des bombes, des gilets pare-balles, des fusils, des munitions et un journal personnel de tactiques de combat.

Cette affaire, après celle de l’attentat de la discothèque gay voici trois semaines, relance le débat sur les armes à feu, et en particulier les armes d’assaut en vente libre aux Etats-Unis. Le débat chauffe à l’approche des élections, entre les Démocrates d’Hillary Clinton qui voudraient réglementer, voire interdire, les achats d’armes de guerre, et les Républicains menés par Donald Trump, qui sont pour la liberté totale.

Ces dernières années, plusieurs Noirs ont été tués à bout portant par des policiers blancs, qui par la suite étaient acquittés, donnant un sentiment d’insécurité aux populations noires. Un tel événement, dans un pays où les armes sont vendues à n’importe qui, était prévisible.

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