L’Espagne et le Portugal déclarés en dérapage budgétaire et menacés de sanctions
- --
- 12 juillet 2016 --
- International
L’Espagne et le Portugal seront déclarés aujourd’hui mardi 12 juillet en situation de dérapage budgétaire, suite aux recommandations de la Commission européenne jeudi dernier. Cette déclaration, annoncée par le président de l’Eurogroup, Jeroen Dijsselbloem, et qui devrait être faite par les ministres des Finances de la zone euro va initier une procédure de sanctions inédite.
L’Espagne a en effet dépassé le seuil du pacte de stabilité fixé à 3% du PIB, avec un déficit public de 5% en 2015, à côté du Portugal qui n’avait affiché « que » 4,4% du PIB.
Le commissaire européen aux affaires économiques, Pierre Moscovici, a affirmé lors d’une conférence de presse commune avec Jeroen Dijsselbloem, qu’après l’annonce du dérapage budgétaire lors d’une réunion des grands argentiers de l’Union Européenne prévue pour aujourd’hui à Bruxelles, la Commission européenne disposera d’une période de 20 jours pour « évaluer les sanctions possibles à l’encontre des deux pays ». Ces amendes pourraient atteindre 0,2% du Produit intérieur brut (PIB) au maximum. La Commission aura aussi à proposer « la suspension d’une partie des engagements de versements de fonds structurels européens dès 2017 », selon la même source. « Les fonds concernés pour l'an prochain s'élèvent pour l'Espagne à 1,3 milliard d'euros et pour le Portugal à 500 millions d'euros ».
Les ministres des deux pays en question seront appelés durant les dix jours qui suivront le constat de dérapage budgétaire à s’expliquer sur les raisons de ce déficit et à annoncer leurs intentions pour sortir de cette mauvaise passe. Sitôt les sanctions proposées par la Commission européenne, les ministres des finances de la zone euro n’auront qu’à apporter leur approbation.
Le ministre espagnol de l'Economie, Luis de Guindos, reste néanmoins optimiste. Pour lui, l’Espagne a œuvré pour réduire son déficit public entre 2012 et 2015, et a réussi à le diviser par deux ; une sanction imposée par ses pairs serait donc du « non-sens ».
L’Union européenne va décidément très mal… Avec un Brexit tonitruant et menaçant pour la stabilité de l’ensemble continental, c’est au tour de l’Espagne en pleine crise institutionnelle et politique d’être ciblée par Bruxelles. Et même le Portugal n’a pas eu le temps de savourer sa victoire à l’Euro qu’il se trouve déjà menacé de sanctions… Les eurosceptiques doivent se frotter les mains.
Wiam Amiri
Commentaires