Le « grand ménage » continue en Turquie
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- 28 juillet 2016 --
- International
La purge se poursuit en Turquie après le coup d’État manqué le 15 juillet contre le président Recep Tayyip Erdogan. Après l’armée, ce sont maintenant les médias qui sont largement visés : plusieurs dizaines de sociétés de médias ont carrément été interdites de publier ou de diffuser des informations. La liberté de la presse en prend un coup et l’armée est littéralement décapitée.
Voici les chiffres de la grande purge contre la presse, suspectée de « rouler » pour l’ancien mentor d’Erdogan Fethullah Gülen : 45 journaux et 16 chaînes de télévision ont été fermés en Turquie hier, en plus de 3 agences de presse, 23 stations de radio, 15 magazines et 29 maisons d’édition. Et outre 42 journalistes qui ont déjà été arrêtés, 47 autres sont désormais visés par des mandats d'arrêt délivrés par le pouvoir en place. Parmi eux figurent des rédacteurs en chef et des éditorialistes de renom.
Aucune liste n'a été fournie, mais selon la chaîne de télévision privée CNN-Türk, il s'agit essentiellement de médias de province, mais aussi de certains médias à diffusion ou audience nationale. En réaction, la fédération internationale des journalistes (FIJ) a appelé l'Union européenne à faire pression sur le président Erdogan pour qu'il respecte la liberté de la presse.
Quant à l’armée, première cible de la colère du président, elle a également connu une purge très large. Que l’on en juge : 149 généraux et amiraux ont été limogés, soit près de la moitié des généraux de l'armée turque. Sans compter plus de 700 officiers et des centaines de gradés qui ont été remerciés, très exactement 1.099.
La raison des tourments de ces militaires ? Leurs liens supposés avec Gülen, dont l’extradition est toujours réclamée par Ankara à Washington.
Cette purge ne fait pas les affaires des alliés de la Turquie dans la guerre contre Daech car l'armée turque est la deuxième plus importante de l'OTAN avec 650.000 hommes : seuls les États-Unis comptent plus de soldats dans l'OTAN.
Depuis ce fameux coup d’État, ce sont près de 16.000 personnes qui ont été arrêtées, et 8.000 mises en accusation. Quatre grands corps ont été particulièrement touchés : arme, police, magistrature et médias.
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