Le président du Conseil espagnol sortant et président du Parti populaire (PP) Mariano Rajoy tire la sonnette d’alarme… L'Espagne risque de connaître ses troisièmes élections législatives en un an si l'opposition socialiste continue à bloquer la formation d'un gouvernement. Après les élections de décembre, puis de juin, le royaume s’achemine vers une autre crise politique, Rajoy ne parvenant pas à réunir de majorité après que le roi Felipe VI l’ait chargé de former un gouvernement.

Le chef du Parti socialiste Pedro Sanchez a en effet refusé ce mardi 2 août de faciliter les choses aux conservateurs du PP en entrant dans une grande coalition ou en concluant des accords de gouvernement, après un entretien d'une heure avec Mariano Rajoy. « Si Pedro Sanchez maintient son "non" nous allons vers de nouvelles élections », a annoncé Rajoy à l’issue de la réunion. « Que les partis de droite se mettent d'accord entre eux, la gauche ne va pas appuyer la droite », a répondu Pedro  Sanchez devant les journalistes.

Vainqueur par deux fois des élections, le premier ministre est toujours incapable de former un gouvernement, faute de majorité absolue.  Son cabinet ne peut qu'expédier les affaires courantes. Il ne peut pas préparer les réductions de dépenses demandées par la commission européenne ni prendre d'initiatives pour apaiser les forces indépendantistes en Espagne.

Dans une Europe ébranlée par le Brexit, l’Espagne devient le canard boiteux avec un déficit dépassant les normes européennes et un gouvernement incapable de réagir et de prendre de grandes décisions.

Cela étant, Pedro Sanchez n'a cependant pas exclu que son parti s'abstienne lors d'un vote de confiance pour permettre à Mariano Rajoy de former un gouvernement minoritaire, comme l'a proposé son prédécesseur Felipe Gonzalez, chef du gouvernement de 1982 à 1996.

Pour l’instant, seul le parti centriste Ciudadanos a accepté de s'abstenir pour permettre à Rajoy de former un gouvernement.

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