Donald Trump distancé par Hilary Clinton en raison de ses nombreuses maladresses
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- 03 août 2016 --
- International
Une semaine après la clôture des deux conventions des partis démocrate et républicain, le candidat milliardaire Donald Trump donne des signes d’essoufflement. Mainmettant que les primaires sont achevées et que les discours sérieux commencent, le New Yorkais montre son inaptitude à aller à la Maison Blanche, selon plusieurs observateurs de la scène politique américaine.
L’attaque contre la famille d’un soldat tombé au combat
Accompagné de sa femme, Khizr Khan, le père de Humayun, capitaine mort en Irak en 2004 a quasiment volé la vedette à Hillary Clinton lors de la dernière soirée de la convention démocrate de Philadelphie. Il a expliqué que son fils Humayun n'aurait pas pu vivre aux États-Unis et servir son pays dans les forces armées si « cela avait dépendu de Donald Trump ». S'adressant ensuite au candidat républicain, le père d'origine pakistanaise lui a demandé s'il avait « au moins lu la Constitution des États-Unis », dont il a brandi un exemplaire. Et d'ajouter, à l'intention de Trump : « Vous n'avez rien sacrifié ni personne ».
La réponse controversée de Trump aux Khan a dominé l'attention des médias tout au long du week-end dernier. Lors d'une entrevue accordée samedi et diffusée hier matin sur ABC, le promoteur immobilier et ancienne vedette de la téléréalité a opposé le sacrifice des Khan à ceux qu'il dit avoir faits pour bâtir son entreprise. « Je pense avoir fait beaucoup de sacrifices. J'ai travaillé très, très dur », a-t-il déclaré avant d'insinuer que Ghazala, la femme de Khizr Khan, était restée silencieuse aux côtés de son mari en raison des mœurs islamiques.
Cela est très grave aux Etats-Unis où les soldats engagés au combat, blessés ou tués, sont sacrés et respectés par tout le monde.
La Purple Heart
Ce mardi 2 août, lors d’un meeting de l’homme d’affaires à Ashburn, le lieutenant-colonel Louis Dorfman a offert à Donald Trump sa propre ‘Purple Heart’. Cette médaille est décernée par le président des États-Unis aux soldats blessés au combat. « J’ai toujours voulu avoir une ‘Purple Heart’. Mais c’est beaucoup plus facile de l’obtenir comme ça ».
Or, la médaille, l’une des plus prestigieuses de l’armée américaine, est décernée pour les soldats qui ont vu leur sang couler sur le champ de bataille. On ne s’amuse pas aux Etats-Unis avec cela. Or, le candidat républicain a même osé demander au lieutenant-colonel si sa ‘Purple Heart’ était la vraie ou une copie. Donald Trump a certainement dû être soulagé quand Louis Dorfman lui a confié que c’était sa vraie médaille.
Sa situation fiscale
Autre domaine sérieux, avec lequel on ne badine pas, les impôts et la régularité fiscale. Et Donald Trump vient de se faire épingler par le richissime philanthrope Warren Buffet. Le milliardaire a mis au défi lundi 1er août le richissime homme d’affaires Donald Trump de rendre publique sa situation fiscale, ce qu’il s’est refusé à faire jusqu’à présent. Le magnat de l’immobilier a justifié son refus par le fait qu’il subissait un contrôle des services fiscaux américains (IRS). Une piètre excuse, a considéré M. Buffett, l’un des hommes les plus riches de la planète.
« J’ai une nouvelle pour lui, je suis en train d’être contrôlé aussi. On n’a peur que si on a quelque chose à craindre. Il n’a pas peur du service des impôts. Il a peur de vous », a-t-il lancé à la foule, proposant au candidat républicain de le voir « n’importe où, n’importe quand » avant le scrutin du 8 novembre pour examiner en public leurs déclarations fiscales.
Mensonge sur son « passé » militaire
Le prétendant républicain, qui avait déclaré avoir échappé à l'enrôlement pour la guerre du Vietnam à la faveur d'un tirage au sort, s'est en réalité fait réformer pour une mystérieuse excroissance osseuse au talon, selon le New York Times.
Dans une interview à Fox News en 2011, l'intéressé déclarait avec force détails avoir échappé à la conscription à la faveur d'un tirage au sort particulièrement favorable, en 1968. « Je ne l'oublierai jamais, je regardais le tirage au sort et j'ai eu un numéro très élevé », lui permettant de se soustraire à cette obligation nationale.
Mais la réalité est tout autre, car ce fameux tirage au sort n'a eu lieu … que 18 mois après la date de son exemption, en décembre 1969, révèle le New York Times. Archives du bureau national de la conscription (Selective Service System) à l'appui, le quotidien américain révèle que le jeune homme s’était fait réformer pour une excroissance osseuse au talon. Alors âgé de 22 ans, Trump faisait pourtant preuve d'une forme et d'une vigueur que beaucoup lui enviaient : il mesure 1m87, joue au football, au tennis, au squash et, déjà, au golf.
Attaqué frontalement par Barack Obama
Comment les dirigeants républicains peuvent-ils encore soutenir un candidat « terriblement mal préparé » à devenir président des Etats-Unis ? Le président Barack Obama a critiqué avec virulence M. Trump et les responsables du Parti républicain. « Le candidat républicain n’est pas qualifié pour être président. Je l’ai dit la semaine dernière. Il n’arrête pas de le démontrer. Le fait qu’il ne semble pas avoir les connaissances de base sur de sujets essentiels en Europe, au Moyen-Orient, en Asie signifie qu’il est terriblement mal préparé pour ce poste ».
« La question qu’on doit se poser, si l’on n’arrête pas de devoir dire en termes très forts que ce qu’il a dit est inacceptable, est : pourquoi le soutenez-vous encore ? Qu’est-ce que cela dit de votre parti et de son représentant ? », a déclaré le président.
Donald Trump a-t-il vraiment encore des chances de supplanter une Hillary Clinton qui, en dépit des scandales qui entachent sa candidature, reste une grande professionnelle de la politique, très expérimentée et une véritable icône dans son pays. Elle est considérée comme une « survivante » de la politique, ayant reçu les coups les plus durs, en se relevant à chaque fois.
Le fait qu’elle a été sénatrice de New York, Secrétaire d’Etat et First Lady lui confère bien des avantages, en plus d’être désormais soutenue par son ancien rival Bernie Sanders.
Toutefois, et malgré cette baisse dans les sondages et une mauvaise semaine, rien n’est encore perdu pour Donald Trump. « Il n’est certes pas dans une dynamique positive mais il lui reste trois mois et il a déjà prouvé qu’il savait rebondir », rappellent les médias américains.
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