Les Etats-Unis autorisent finalement les poursuites contre l’Arabie Saoudite pour le 11 septembre

Les Etats-Unis autorisent finalement les poursuites contre l’Arabie Saoudite pour le 11 septembre

On se souvient de cette loi qui devait autoriser les victimes et familles des morts des attaques du 11 septembre à New York et à Washington à poursuivre l’Arabie Saoudite devant la justice, eu égard au fait que 15 des 19  terroristes de ce jour-là étaient des Saoudiens. Le Congrès avait voté la loi, et Barack Obama avait opposé son veto, mais les Représentants et les Sénateurs viennent d’annuler ce veto.

En effet, et en l'espace de quelques heures, les élus des deux chambres ont infligé un très sérieux camouflet à Barack Obama, plus « canard boiteux » que jamais.... Un acte inédit depuis le début de sa présidence. Les élus de la Chambre des représentants ont voté à 348 voix pour passer outre le veto présidentiel contre 77 voix approuvant Obama. Au Sénat, seul un élu a soutenu le président.

La loi en question, du nom de Justice Against Sponsors of Terrorism Act (Jasta), était très attendue par les familles des presque 3.000 victimes, dont les recours ont été rejetés par la justice américaine au nom d'une autre loi, le Foreign Service Sovereignty Act, garantissant l'immunité aux officiels étrangers. La décision du Congrès doit donc permettre les attaques en justice contre Riyad.

Obama s’était opposé à ce texte car il ouvrirait la voie à des représailles contre les officiels et militaires américains. Déjà, en Irak et en Afghanistan, certains organismes et défenseurs des droits de l’Homme pensent à attaquer Washington devant leur justice, et aussi devant les juridictions internationales, le président George Bush Jr, son vice-président Dick Cheney et le ministre de la défense Donald Rumsfeld étant les premiers visés, sans compter les dizaines de milliers de GI’s engagés sur plusieurs théâtres d’opération dans le monde. Des comptes pourraient également être demandés pour les prisons d’Abou Ghraïb près de Bagdad ou encore celle de Guantanamo…

Du côté saoudien, le gouvernement avait menacé depuis longtemps qu’il réagirait dans le cas où ce texte serait adopté. Il dispose en théorie de nombreuses possibilités de rétorsion. Il y a plusieurs mois, le chef de la diplomatie saoudienne Adil al-Joubeïr (sur la photo, avec John Kerry) avait en effet menacé de représailles si le texte était adopté, évoquant la vente de centaines de milliards de dollars en bons du Trésor et autres actifs américains, estimés à environ 750 milliards de dollars.

Si on peut s’attendre à un haussement de ton à Riyad, il faudra connaître aussi le résultat de la présidentielle américaine. Or, les deux principaux candidats à l’élection présidentielle, la démocrate Hillary Clinton et le républicain Donald Trump, ont pris position en faveur de cette loi.

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