Donald Trump critiqué pour vouloir faire des Etats-Unis une république bananière ! (vidéo intégrale en vf)
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- 11 octobre 2016 --
- International
Le second débat présidentiel entre le républicain Donald Trump et la démocrate Hillary Clinton a tourné au pugilat. Il a été qualifié de « débat aux coups bas » et la presse américaine est unanime pour le désigner de « plus mauvais débat présidentiel de l’histoire ». Avec un Donald Trump sur la défensive, et plus misogyne que jamais, on ne pouvait s’attendre à autre chose, lui qui a menacé sa rivale de prison s’il est élu.
Ce deuxième face-à-face est allé plus loin que le premier, les deux candidats ne se serrant même pas la main au début : « Le débat le plus laid de l’histoire américaine », déplore même le site spécialisé Politico. Les candidats ont évoqué la croissance, la santé, l’immigration, les impôts ou la politique étrangère, mais pas seulement, les affaires personnelles ont tenu une grande place dans la discussion.et les mensonges aussi…
Ainsi, côté républicain, Trump a dit que « nous avons des centaines de milliers de personnes qui arrivent aux Etats-Unis depuis des pays comme la Syrie, et nous n’avons aucune idée de qui ils sont ». Faux, car en 2016, sous l’administration Obama, 13.000 Syriens sont entrés aux Etats-Unis. Et en 2017, le pays peut accueillir 110.000 réfugiés en provenance du monde entier, sans doute avec une forte part de Syriens, mais pas « des centaines de milliers ».
« Je n’aurais pas envoyé nos troupes en Irak. L’Irak a été un désastre », a encore asséné Trump. Encore faux, car la preuve existe qu’il était favorable à cette guerre.
Côté démocrate, Mme Clinton a affirmé que « (elle ne voit) pas de changements sur les taxes sur les sociétés ou des idées qui pourraient provoquer un rapatriement des profits réalisés à l’étranger », ce qui est inexact car les propositions de Donald Trump contiennent bien une mesure pour taxer les profits réalisés à l’étranger avec sa « Business tax » qui « imposera en une fois à hauteur de 10 % les profits réalisés à l’étranger et rapatriés ».
Et on en arrive aux attaques personnelles… Dans les cordes après la divulgation de ses propos dégradants sur les femmes, et lâché par nombre de ténors républicains à moins d'un mois de l'élection présidentielle du 8 novembre, le milliardaire a commencé par se défendre. « Je n'en suis pas fier, je me suis excusé auprès de ma famille et des Américains », a-t-il lancé d'emblée évoquant la vidéo dans laquelle il relate la façon brutale dont il approche les femmes qu'il désire. Et il ajoute : « Mais si vous regardez Bill Clinton, c'est bien pire. Il avait abusé des femmes comme jamais personne avant lui dans l’histoire politique des Etats-Unis ».
Réplique immédiate d’Hillary Clinton : « Le Donald Trump de la vidéo, c'est tout à fait lui… Nous l'avons vu insulter des femmes, nous l'avons vu noter les femmes, sur leur apparence, les classer de un à dix, mais il s’en est pris également aux immigrés, aux afro-américains, aux latinos, aux handicapés ». Juste et rude.
Suit cet échange surréaliste sur les mails personnels de Clinton. Tendu, montrant des signes d'agacement, parfois menaçant dans l'attitude, Donald Trump a sorti l’affaire de la messagerie privée. « Si je gagne, je vais donner l'ordre à mon ministre de la Justice de nommer un procureur spécial pour faire la lumière sur votre situation, parce qu'il n'y a jamais eu autant de mensonges, autant de choses cachées », a-t-il lancé à son adversaire, qui a réagi : « Ce serait vraiment bien que quelqu'un ayant le tempérament de Donald Trump ne soit pas chargé des lois de notre pays », lequel Trump répond du tac au tac « parce que vous seriez en prison ! ».
Cette phrase a été terrible dans la bouche du Républicain, car plusieurs ténors de son parti se sont désolidarisés avec lui, prenant la suite des démocrates, tout ce monde reprochant à Trump de vouloir faire des Etats-Unis une « république bananière » où le chef de l’Etat envoie ses opposants en prison.
Résultat à l’issue du second débat : Clinton 2 – Trump 0. Et même ce dernier n’y croit plus, lui qui a dit à ses partisans après le débat que « j’arriverai peut-être en boitant à l’élection, mais j’y arriverai »…
Le débat intégral (doublé en français)
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