Al-Baghdadi appelle ses fidèles à mourir pour Mossoul, ville assiégée où il se trouverait
Il est l’homme le plus recherché de la planète et aussi l’un des personnages les plus discrets et les plus furtifs. Or, il pourrait se trouver aujourd’hui dans la ville de Mossoul, en Irak, assiégée par les forces irakiennes soutenues par la coalition internationale. Le calife autoproclamé des musulmans appelle donc ses troupes et ses fidèles à mourir pour la ville, et pour lui, dans un message sonore diffusé par ses médias.
En deux ans, le « calife Ibrahim » n’est apparu que sur une seule vidéo, filmée dans une mosquée de Mossoul et diffusée en juillet 2014. Portant barbe grise, turban et habit sombres, il ordonne à tous les musulmans de lui « obéir », quelques jours après la proclamation du « califat » sur les larges territoires sous son contrôle à cheval entre la Syrie et l’Irak.
Dans le message audio qui a été authentifié par plusieurs spécialistes de l’organisation « Etat islamique », al-Baghdadi ordonne à ses partisans de tenir la ville et les incite également à s'en prendre à l'Arabie saoudite et à la Turquie, qui dispose de troupes stationnées sur une base près de Mossoul et veut jouer un rôle dans l'offensive sur la ville. Al-Baghdadi appelle enfin tous ceux qui ne peuvent se rendre en Syrie ou en Irak à tenter d'aller en Libye.
« Tenir ses positions dans l'honneur est mille fois plus aisé que de se replier dans la honte », martèle le chef terroriste, dont l'état de santé et les déplacements font l'objet de nombreuses spéculations. « Cette guerre totale et le grand djihad que mène aujourd'hui l'État islamique ne font qu'affermir notre foi, si Dieu le veut, et notre conviction que tout ceci n'est qu'un prélude à la victoire », poursuit al Baghdadi dans son message audio de 31 minutes. Sur le plan intérieur, il accuse les responsables politiques irakiens sunnites de "trahison". Il tente aussi de jouer sur la corde sectariste en rappelant que, au sein de l'armée irakienne, des soldats arborent des drapeaux et des slogans à la gloire de figures révérées dans l'islam chiite.
L'armée et les forces spéciales irakiennes, mais aussi des milices chiites soutenues par l'Iran, des combattants kurdes et d'autres groupes appuyés par les États-Unis, participent à l'offensive pour reprendre Mossoul, grande ville du nord de l'Irak et dernier bastion de l'EI dans le pays. La prise de cette ville marquerait la défaite de la branche irakienne de l'organisation djihadiste et de son califat proclamé par Al-Baghdadi de la grande mosquée de Mossoul il y a deux ans.
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