Le « Comandante » Fidel Castro est mort (vidéo)

Le « Comandante » Fidel Castro est mort (vidéo)

Il avait 90 ans et comptait parmi les derniers « Grands » de ce monde, ayant marqué l’histoire de la seconde moitié du 20ème siècle. Son décès a été annoncé plusieurs fois, puis « remis finalement à plus tard », jusqu’à ce 25 novembre. Il avait quitté le pouvoir en 2008, et avait passé le flambeau à son frère et allié de toujours, Raul. « Le commandant en chef de la révolution cubaine est décédé à 22 h 29 ce soir », a annoncé Raul Castro sur l'antenne de la télévision nationale..

L’histoire retiendra qu’il fut l’un des géants politiques du XXe siècle, et que la faune de tous les anti-castristes est bien petite à côté de ce colosse. Son combat a permis l’avènement d’une Amérique latine nouvelle. De son vivant, Fidel était déjà entré dans l’Histoire. L’Amérique latine perd un libérateur, un référent, une légende.

Dans les années 60, Fidel Castro a été l'un des principaux dirigeants de la révolution cubaine qui mit un terme au régime dictatorial du général Fulgencio Batista. Le 2 décembre 1961, alors qu'il s'était défini comme un «marxiste-léniniste», il a annoncé que Cuba adoptait le communisme. Connu pour avoir tenu son île d’une main de fer et s’être opposé aux États-Unis, il a longtemps bénéficié du soutien de plusieurs personnalités politiques comme Hugo Chavez, Evo Morales ou encore Nelson Mandela.

Pour ses soutiens, il symbolisait les espoirs du Tiers-Monde, mais pour ses opposants, son régime a rapidement pris un tournant autoritaire, enfermant bon nombre d’opposants.

Après des études primaires et secondaires dans des établissements catholiques, jésuites, Fidel Castro entre à l'université de la capitale en 1945 et en sort docteur en droit, licencié en droit diplomatique et docteur en sciences sociales.

De 1950 à 1959, il embrasse une carrière juridique et aussi politique, qui le mènera tour à tour au parlement et en prison, suite à plusieurs coups de force intentés contre le régime du général pro-américain Batista. Il s’exile au Mexique, puis aux Etats-Unis en 1955, y collecte des fonds et mobilise une troupe d’une centaine d’hommes avec lesquels il reviendra clandestinement à Cuba en 1956. Gagnant le soutien populaire, le mouvement regroupe bientôt 800 hommes avec lesquels il dirigera une guérilla victorieuse qui le conduira à la prise de la Havane le 1er janvier  1959.

Commence alors un très long règne de dictature brutale et populiste, interventionniste puis communiste… jusqu’en 2008.

L'épuration commence dès les premiers mois de gouvernement : elle est dirigée par son compagnon d’armes le Docteur Guevara, le légendaire « Che ». En 1960, on répertorie officiellement 631 condamnations à mort, 146 fusillés, et 70 000 prisonniers politiques. Les Etats-Unis commencent à prendre leurs distances, et le président Eisenhower décide officiellement de le renverser à la  moitié de l’année 60. Le nouveau président américain, John Kennedy, envoie une troupe contre lui. C’est la débâcle de la Baie des Cochons, en 1961, qui rompt définitivement les ponts entre Cuba et Washington, et jette Castro dans les bras de l’Union soviétique. Le 2 décembre 1961, lors d'une intervention télévisée, Castro se définit comme un « marxiste-léniniste » et annonce que Cuba adopte le communisme.

Pendant un quart de siècle, un débat a opposé les partisans de la thèse d’un Castro poussé dans les bras de l’Union soviétique par les erreurs et l’agressivité des Etats-Unis et les avocats d’un Castro décidé, dès le début, à instaurer un régime socialiste à Cuba. Aucune réponse définitive n’a été apportée à cette question fondamentale. Par nécessité ou stratégie, Castro a en tout cas troqué une dépendance aux Etats-Unis pour une autre sujétion, sourcilleuse mais encore plus rigoureuse, à l’URSS.

Suivent plusieurs crises, dont la plus emblématique est celle des missiles, en 1962, puis plusieurs interventions extérieures en Amérique Latine, dans les Caraïbes et en Afrique. C’est la politique interventionniste cubaine, sous couvert soviétique, et cela ira jusqu’à la fin des années 80, avec la disparition de l’Union soviétique. En 1989, Castro prend ouvertement parti contre l'évolution des pays « socialistes » vers l'économie de marché et la démocratie représentative.

Du sommet ibérico-américain de Madrid en 1992 (son premier voyage officiel en Europe occidentale) au sommet de l’alimentation (Rome, 1996), en passant par la réunion de l’Organisation mondiale de la santé (Genève, 1998) ou le sommet du millénaire de l’Organisation des Nations unies (New York, 2000), inviter Fidel Castro était devenu une sorte de mode, un pied-de-nez à l’omnipotence des Etats-Unis.

Une volonté de fer, une exceptionnelle capacité de travail, une mémoire prodigieuse, un talent oratoire de premier ordre, sans oublier l’intelligence et le courage physique : on a répété à satiété ses qualités. L’homme était aussi très coléreux, brouillon, désordonné, roublard et retors. Mais presque tous ceux qui l’ont approché ont été séduits par ce colosse barbu, capable d’enchaîner des discours de plusieurs heures, et détenant le record absolu devant un micro.

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