Le calvaire des migrants africains en Algérie, et les propos indignes d’un responsable des droits humains
C’est un véritable calvaire que vivent plusieurs centaines de migrants subsahariens en Algérie… Arrêtés voici une semaine à Alger, ils ont été embarqués de force dans des autocars à destination de Tamanrasset, dans l’extrême-sud algérien, où ils ont été enfermés dans un camp. Mercredi 7 décembre, une partie a été expulsée vers le Mali ou le Niger et est arrivée à Agadez. D'autres étaient toujours à Tamanrasset où leur situation est très précaire. Ils racontent…
Inhumain… Un seul repas par jour, consistant en du riz et deux bouteilles de lait pour 25 personnes. Pas d'eau. « La police nous ordonne de rester à l'intérieur. Si on sort, ils nous tabassent. On nous traite comme des chiens », raconte une migrante. Un autre explique que durant le voyage, « il y avait une baguette de pain pour quarante personnes. Il n’y avait pas à manger, il n’y avait pas d’eau ».
Effrayant… Dans les autocars, « On nous frappait. Au moins trois personnes sont mortes », se souvient une Malienne, dont le propos est confirmé par cet autre migrant : « « Ils nous ont frappés. Regarde mes yeux ? Ils me les ont abîmés. Ils m’ont tapé, tapé, tapé… »… Et encore : « Plusieurs d’entre nous ont été cueillis dans une rafle, bien que leurs papiers étaient en règle… J’ai demandé la raison, et l’armée m’a répondu qu’ils allaient les vacciner »…
Réaction du gouvernement malien, à travers le délégué général des Maliens de l’extérieur, Issa Togo : « Nous demandons une enquête au sujet des cas de décès annoncés pour avoir confirmation ou infirmation de cette information. On déplore effectivement le traitement qui a été infligé à nos compatriotes ».
Et la pire accusation est venue de celui de laquelle on l’aurait la moins attendue, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme, et avocat, Farouk Ksentini. Lisez bien : « Nous autres Algériens sommes exposés au risque de la propagation du Sida ainsi que d’autres maladies sexuellement transmissibles à cause de la présence de ces migrants (…). La présence des migrants et des réfugiés africains dans plusieurs régions du pays peut causer plusieurs problèmes aux Algériens. (…) Ces maladies sont considérées comme quelque chose d’habituelle et de normale par cette communauté. Je pense qu’ils sont responsables de la propagation de ces maladies en Algérie ». Et de conclure : « les migrants africains n’ont pas d’avenir ici en Algérie ».
Me Ksentini fait alors preuve d’une grande mansuétude : « Je ne suis pas Marine le Pen, je ne suis pas raciste, je n’appelle pas à la ségrégation bien au contraire j’ai beaucoup de respects envers mes compatriotes africains, mais des solutions doivent être dégagées tout en préservant leur dignité ». Compatriotes africains… une notion étrange dans la bouche d’un avocat…
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