Les folles dépenses du Qatar pour « son » Mondial 2022

Les folles dépenses du Qatar pour « son » Mondial 2022

Le Qatar, on le sait, organise la Coupe du monde de football en 2022. Décision douteuse, marchés publics matière à suspicion, travail des émigrés critiqué par tous et partout… Tout cela, on le sait aussi. Mais ce qu’on sait moins, c’est que cette compétition de 2022 sera la plus chère au monde, malgré les dénégations des officiels qataris. Et aujourd’hui, l’émirat dépense 500 millions de dollars… par semaine !

Le ministre des Finances qatarien Ali Shareef Al-Emadi, qui s'adressait à un groupe de journalistes étrangers faisant partie d'un voyage de presse organisé par le gouvernement, a précisé que ces dépenses pharaoniques allaient continuer jusqu'en 2021. Et à ce rythme ! Au total, le Qatar va dépenser quelques 200 milliards de dollars d'ici 5 ans pour être totalement prêt.

Ce sera donc le mondial le plus cher de l’histoire de la compétition. Non, répond le responsable de l’émirat car, finalement, la construction des stades ne représentera d'une petite partie des dépenses totales. Et d’expliquer que « 90 % des contrats pour 2022 ont d’ores et déjà été adjugés, mais cela ne signifie pas uniquement les stades… Il y a aussi les autoroutes, les voies ferrées, les ports, les aéroports… Les vraies infrastructures, c’est cela, les hôpitaux et tout le reste ».

On est alors prié de croire que le Qatar ne disposait d’aucune infrastructure avant qu’il ne soit désigné pour l’organisation du Mondial 2022… « Nous allons mettre 200 milliards sur les infrastructures… Si on prend en compte uniquement les tribunes, non, ce ne sera donc pas l’édition la plus chère », poursuit Emadi, qui précise encore que l’argent destiné aux projets pour la Coupe du monde est hors des menaces de coupes budgétaires. Et ce, malgré les récentes restrictions qu’a connu le pays à cause des fluctuations des prix du pétrole.

L’an dernier, le Qatar a connu son premier déficit budgétaire depuis 15 ans, estimé à plus 12 milliards de dollars. Mais c’est bien connu, quand on aime (le foot), on ne compte pas !

Et pourtant…

En 2016, l’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International s’était penchée sur les « conditions de vie désastreuses » des migrants travaillant au Khalifa International Stadium. Avant de publier son rapport, Amnesty avait déclaré avoir enquêté sur une période d’un an jusqu’à février 2016 et avoir interrogé 234 hommes, venus principalement du Bangladesh, d’Inde et du Népal.

Selon elle, 228 personnes ont assuré que leurs salaires étaient inférieurs à ce qu’on leur avait promis avant de partir au Qatar. Nombre d’entre eux n’ont eu d’autre choix que d’accepter car ils s’étaient endettés, parfois à hauteur de 4.300 dollars, pour entrer dans le Golfe. D’autres n’ont pas été payés pendant des mois et ont été hébergés dans des « camps sordides ». sans compter les passeprots confisqués, les conditions de vie très rudes…

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