Emploi au Maroc, la problématique des chiffres

Emploi au Maroc, la problématique des chiffres

La problématique de l’emploi demeure une équation très compliquée à résoudre pour tous les gouvernements du monde. Bien que souvent cela soit l’objet de remous et de stabilité sociale, le phénomène de l’emploi est un indicateur très important pour le développement d’un pays et reste un enjeu du fait que souvent les chiffres annoncés de part et d’autre concernant la création d’emploi ne sont pas conformes.

Lors du dernier conseil de gouvernement, jeudi 22 mars, le ministre de l’Industrie et du Commerce Moulay Hafid Elalamy a annoncé que grâce au Plan d'accélération industrielle (PAI) Horizon 2014-2020, il a été créé 89.884 emplois en 2017. Il a expliqué que si cette tendance est maintenue, cela permettrait de dépasser l'objectif initial (500.000 emplois) prévu dans la stratégie sectorielle. MHE ajoute que ces résultats sont consécutifs à la mise en place du Fonds de développement industriel et des investissements (FDII) et la signature de contrats-programmes qui visent l’accompagnement des différents secteurs industriels, notamment dans l’automobile, les zones franches, l’agroalimentaire, le textile, l’aéronautique, la pêche maritime et l'industrie pharmaceutique. 

Pour rappel, le ministère définit le Plan d’Accélération Industrielle 2014-2020 comme un catalyseur intégré de la croissance et l’a inscrit dans la lignée du Plan Emergence. Et la nouvelle stratégie industrielle assigne au secteur les objectifs généraux suivants, à l’horizon 2020 avec comme objectif : La création d’un demi-million d’emplois, pour moitié provenant des IDE et pour moitié du tissu industriel national rénové, ainsi que l’accroissement de la part industrielle dans le PIB de 9 points, passant de 14% à 23% en 2020.

Au-delà de cet ambitieux programme, le Haut-Commissariat du Plan (HCP) avait déjà communiqué des chiffres sur l’emploi. Le HCP rapportait dans la dernière note de conjoncture 2016 et 2017, que l’économie marocaine a créé 86.000 postes d’emploi, chiffres en deçà des ceux annoncés par le ministère qui sont de 89.884 emplois en 2017.

Le Haut-Commissariat du Plan précise que les taux de chômage les plus élevés sont relevés parmi les femmes avec 14,7%, les jeunes âgés de 15 à 24 ans avec 26,5% et les diplômés avec 17,9%.

La population sous-employée s’est établie à 1.044.000 personnes. Le taux de sous-emploi s’est accru de 0,2 point par rapport à l’année 2016, passant de 9,6% à 9,8% au niveau national, de 8,7% à 8,9% en milieu urbain et de 10,7% à 10,8% en milieu rural.

 Mouhamet Ndiongue

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