Le Maroc quitte le Mondial 2018, mais il a gagné un coach et une équipe

Le Maroc quitte le Mondial 2018, mais il a gagné un coach et une équipe

La Coupe du monde 2018 aura servi au moins à quelque chose au Maroc, à savoir le fait d’avoir gagné une équipe, et non une sélection si le travail de continuité si difficile pour les équipes africaines , est sûr d’être assuré par l’encadrement de l’équipe nationale.

Tout le monde avait prédit une élimination du Maroc dès le premier tour du tournoi, et tout le monde avait vu juste... Cependant, la manière dont l’équipe nationale a quitté la Russie augure de lendemains prometteurs pour toute une nation.

Les trois matchs qu’ont livrés les joueurs ont mis en lumière le travail de fond opéré par le coach Hervé Renard qui, depuis sa prise de fonction en février 2016 - soit 2 ans et 4 mois - a su bâtir une équipe, loin de ce qu’on voit des autres équipes africaines et sud-américaines composées d’une constellation de stars où chacun en bon soliste essaie de faire son show et repartir dans son club. Le cas de l’Argentine de Léo Messie, Di Maria, Higuain… en est le parfait exemple.

Le Maroc se doit aujourd’hui de garder cette dynamique née de la campagne Russie 2018, quitte à oser revenir encore arrière et refaire l’éternelle reconstitution/renouvellement/perfectionnement de l’équipe nationale. Car, au risque de le répéter, le Maroc a gagné une équipe et non une sélection, un groupe soudé et non un ensemble hétéroclite, des footballeurs et non des joueurs.

Pour ce faire, le président de la fédération Fouzi Lekjâa, en bon manager, doit garder tout le staff autour d’Hervé Renard et définir avec ses membres les prochaines étapes, notamment la Coupe d’Afrique 2019 prévue au Cameroun du 14 juin au 14 juillet 2019, à juste 1 an jour pour jour. Une Coupe d’Afrique qui sera pour la première fois à 24 équipes, donc très disputée...

Garder Hervé Renard et son staff, oui, car c’est ce qui convient le mieux au football marocain qui a laissé une très bonne impression aux experts et fans du ballon rond. Pour preuve, les spécialistes des médias occidentaux, africains et même américains ont tous été très impressionnés par l’équipe marocaine. Ils ont presque tous partagé le même souci celui de voir le sélectionneur s'en aller, comme il est de coutume souvent pour les sélectionneurs nationaux après les tournois internationaux où après chaque compétition, quand la chasse aux coupables commence, plombant du coup tout velléité d’une nouvelle ère pour la reconstitution du football.

Le sélectionneur de l'équipe nationale d'Allemagne Joachim Löw, en poste depuis l'été 2006, avec laquelle il a remporté la Coupe du monde 2014 et la Coupe des confédérations en 2017, devrait servir d’exemple pour le Maroc et toute l’Afrique. Si l’Allemagne qui est une référence en matière de formation, de discipline et d’ingénierie du football a gardé un coach pendant 12 ans, le Maroc qui aspire à retrouver sa place de leadership en matière de football sur le continent africain voire mondial doit obligatoirement suivre l’exemple allemand. Et ce travail d'ascension africaine est déjà entamé avec les récentes victoires de l’équipe nationale locale lors du Chan et du WAC en Coupe africaine des clubs.

Mouhamet Ndiongue

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