Le Maroc, un hub de l’industrie automobile en Afrique

Le Maroc, un hub de l’industrie automobile en Afrique

Début juillet, le Ministre de l’Industrie et du Commerce, Moulay Hafid Elalamy a annoncé l’ouverture d’un atelier de peinture, pour un coût de 2 millions d’euros, au sein de l’écosystème « Assemblage » de Stelia Aerospace, un site détenu par une filiale du constructeur aéronautique européen Airbus et qui avait nécessité un investissement de 400 millions d’euros.

Exploité par la Société Toulousaine de Traitement de Surface (STTS), une filiale locale du groupe industriel international français Satys, l’atelier de peinture effectuera des travaux d’étanchéité et de peinture sur pièces détachées et devrait entraîner la création de 50 nouveaux emplois.

Une deuxième usine a également été lancée sur le site, à savoir une plateforme logistique de la Société Franco-Marocaine de Logistique Aéronautique, estimé à 50 millions de dirhams, avec à la clé la création prévue de 67 emplois.

Le site de Stelia, qui a contribué à créer quelque 400 emplois directs et 500 emplois indirects depuis son ouverture en 2016, est implanté dans la zone franche Midparc, une plateforme industrielle intégrée dédiée aux métiers de l’aéronautique située près de l’Aéroport International Mohammed V de Casablanca.

Gérée par le Groupement des Industries Marocaines Aéronautiques et Spatiales (GIMAS), la zone franche, qui a vu le jour en 2013 et s’étend sur 140 hectares, a nécessité un investissement d’environ 97,9 millions d’euros. Elle constitue un prolongement de l’Aéropôle de Casablanca, qui accueille les activités industrielles de plusieurs compagnies internationales telles que Boeing et Safran.

La hausse des investissements dans les secteurs de l’aviation et de l’aéronautique s’inscrit dans une stratégie gouvernementale visant à accentuer la croissance dans le secteur.

En 2014, les autorités ont lancé le Plan d’Accélération Industrielle 2014-20 (PAI), une stratégie nationale destinée à accroître et élargir la production industrielle, qui s’est notamment fixé comme objectifs de créer quelque 23 000 emplois supplémentaires dans le secteur aéronautique, qui viendront s’ajouter aux 15 000 emplois existants, ainsi que de porter le chiffre d’affaires annuel du secteur à 2,8 milliards de dollars d’ici 2020.

Afin d’atteindre ces objectifs, le gouvernement a introduit une série de mesures incitatives destinées à attirer les investissements dans le secteur, parmi lesquelles on peut citer une exonération de l’impôt sur les sociétés au cours des cinq premiers exercices, un soutien financier allant jusqu’à 10% de l’investissement, des aides à la formation allant jusqu’à 6000 euros par personne ainsi qu’une assistance administrative.

En outre, la situation géographique du Maroc aux portes de l’Europe, du Moyen-Orient et de l’Afrique Sub-saharienne, le coût relativement peu élevé de la main d’œuvre – le salaire minimum est actuellement de 310 dollars par mois – et les accords de libre-échange conclus par le royaume avec 55 autres pays ont contribué à faire du Maroc une destination attractive pour les investissements dans les secteurs de l’aéronautique et de l’aviation.

Les efforts déployés semblent avoir porté leurs fruits. Depuis le lancement du PAI, le nombre d’entreprises dans le segment aéronautique est passé à 130, soit une croissance annuelle moyenne de 10%, tandis que le nombre d’emplois a augmenté de 55%. Entre 2005 et 2015, le secteur a enregistré une croissance annuelle de 17%, selon le GIMAS, avec des exportations qui s’élèvent à environ 1 milliard d’euros par an.

Le contrat signé en 2016 par le gouvernement marocain et la multinationale américaine Boeing en vue de la création d’un « Ecosystème Boeing » revêt une importance capitale. Cet écosystème industriel entend en effet attirer quelque 120 fournisseurs du groupe au Maroc, entrainant la création de 8700 emplois et une hausse des exportations d’1 milliard de dollars par an.

En conséquence de cet accord, dix nouvelles entreprises devraient rejoindre Boeing au Maroc entre le deuxième semestre de 2018 et 2019, a déclaré M. Elalamy.

Avec agence

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