Matières premières : Le Maroc face aux tendances du marché

Matières premières : Le Maroc face aux tendances du marché

Le secteur des mines a été, ces dernières années, mondialement frappé par la chute des prix des matières premières. Des compagnies minières aux grands pays producteurs, cette crise qui n’aura épargné personne.

Métal tendre et malléable, l’argent a un éclat blanc. Son nom vient du latin «argentum», tiré lui-même du grec «argos», qui veut dire brillant. Au même titre que l’or, l’argent fait partie des premiers métaux connus, exploité depuis 2500 ans av. J.-C.

Entre janvier et mars 2019, le prix de l’once troy d’argent a également augmenté de 6,9% par rapport au trimestre précédent (15,6 $/toz contre 14,6 $/toz). Cette hausse serait principalement due à une forte demande d’investissement en provenance d’Inde, ainsi que des secteurs de la bijouterie et de fabrication d’orfèvrerie.

Toutefois, la demande industrielle d'argent, qui représente plus de la moitié de la demande totale, demeure faible. Entre autres facteurs négatifs, l'utilisation de l'argent dans l'énergie photovoltaïque devrait diminuer, car c'est l'un des composants les plus chers. Selon la Banque mondiale, le prix de l’argent ne devrait pas subir de grands changements durant les prochaines années. Il devrait tourner autour des 15,7 $/toz jusqu’en 2021.

Le Maroc est sans doute le leader africain de la production d’argent. Selon les données de la Banque mondiale, la production marocaine s’élevait à 231 tonnes en 2018, contre 239 tonnes en 2017. Le pays se classe 15e mondial dans la production du métal. Parmi les plus grands gisements du pays, citons la mine Zgounder gérée par la compagnie Maya Gold & Silver. Cette dernière a conclu en 2012 un accord pour réhabiliter cet ancien site minier et a repris la production en août 2014. Hormis Zgounder, il y a également la mine Imiter, propriété du Groupe Managem qui la gère via la Société Métallurgique d’Imiter.

Avec les perspectives de la banque mondiale, quelle stratégie devrait asopter le Maroc pour garder le cap et rester ce grand producteur de d’argent.

A fin 2018, le chiffre d’affaires de Managem ressort à 4,36 milliards de dirhams, en retrait de 16% par rapport à 2017.

Selon le groupe Managem, le recul du chiffre d’affaires a été impacté par :

La chute importante des cours de certains métaux au second semestre 2018, notamment le Cobalt (-30%), le Zinc (-21%), l’Argent et le Cuivre (-11%) comparés aux cours du premier semestre.

 La baisse du chiffre d’affaires de la SMI, qui malgré la hausse de la production de 10% au deuxième semestre, reste en retrait de 450 millions de dirhams, en raison de la baisse des teneurs traitées et du cours de l’argent.

L’arrêt de la mine d’Or de Bakkoudou suite à l’épuisement du gisement.

L’Excédent brut d’exploitation (EBE) s’établit à 1,32 milliard de dirhams, en repli de 31%, "traduisant ainsi le recul du chiffre d’affaires atténué par la non récurrence de la perte d’exploitation de Bakkoudou, enregistrée en 2017", souligne le management du groupe.

Le résultat d’exploitation s’élève à 669 millions de dirhams, en retrait de 49,9% par rapport à 2017.

Selon une étude réalisée en 2018, la mine de Zgounder dispose de ressources suffisantes pour maintenir une exploitation minière pendant 10 ans, avec une production annuelle de 1,35 million d’onces d’argent

Mouhamet Ndiongue

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